Depuis sa création en 1833, le Grand Orient de Belgique défend la franc-maçonnerie dans sa dimension « adogmatique et progressiste ». Elle ne peut donc être assimilée à une église ou tout autre structure proposant une pensée unique. Elle n’est pas plus un parti politique ou une organisation syndicale. Bien qu’ancrée dans le monde réel, elle n’est pas pour autant un centre laïque. Elle est fondamentalement attachée à la liberté d’opinion, la liberté de conscience et réfractaire à toute instrumentalisation ou contraintes extérieures. Liberté, Égalité, Fraternité

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jeudi 9 mars 2023

 

>>> https://youtu.be/5WULK5cumdM

>>> https://youtu.be/jM3pMTwIs_U


6 mars 2023

Les véhicules et l'équipement, totalisant plus de 2 700 pièces, seront livrés à l'Ukraine pour être utilisés contre l'invasion russe qui a duré plus d'un an.

dimanche 26 février 2023

Un an de guerre : l'Europe transformée ( Cliquer sur l'image ) | France culture 25 février 2023

Des soldats français déployés avec l'OTAN
 sur la base militaire roumaine de Cincu,
 en décembre 2022

Affaires étrangères

Avec le retour de la guerre sur notre continent, l'Otan est ressuscitée. Et l’Union Européenne se forge une dimension géopolitique nouvelle. Paris, Berlin et Varsovie augmentent leurs budgets militaires. Quels sont désormais les enjeux de la sécurité en Europe?

Avec

  • Ulrike Franke politiste et chercheuse au Conseil Européen des Relations internationales (ECFR), spécialiste des questions de la politique de sécurité et de défense allemande et européenne.
  • Louis Gautier Universitaire spécialiste des questions internationales, stratégiques et de défense, ancien secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale
  • Jaroslaw Kuisz Politiste et historien du droit
  • Camille Grand Chercheur, spécialiste des questions de défense au Conseil Européen pour les relations internationales (ECFR) et ancien Secrétaire général adjoint de l’OTAN.

L’Europe ne sera plus jamais la même. Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine, la guerre continue sans que se dessine la moindre perspective de négociations, et les transformations qu’elle impose sont profondes, et irréversibles. D’abord le retour sanglant de la violence des armes au cœur d’un continent toujours travaillé par des mémoires différentes des guerres du 20e siècle, un continent globalement prospère longtemps bercé par l’illusion que le commerce, l’interdépendance économique entretenaient forcément la paix.

>>> Armement : les leçons de la guerre en Ukraine

C’est aussi, face à l’agression et à l’extraordinaire leçon de courage donnée par les Ukrainiens, la surprise et la satisfaction de vérifier la cohésion des Occidentaux, Européens en tête, qui la célèbrent comme une première victoire, fût-ce sur eux-mêmes. L’Alliance atlantique a retrouvé sa raison d’être, mutualisant sous leadership américains des moyens sans précédent pour protéger nos valeurs et nos libertés.

Maintenir dans la durée la cohésion et l’unité

Sanctions économiques, accueil des réfugiés mais aussi soutien financier, livraisons d’armes, formation militaire : l’Union Européenne se découvre et se forge cette dimension géopolitique que la présidente de la Commission appelait autrefois de ses vœux dans le scepticisme général. L’Allemagne, la Pologne et aussi la France augmentent massivement leurs budgets militaires. Plus l’Europe se transforme, plus les interrogations se multiplient, même si les urgences de la guerre permettent aux dirigeants d’éviter d’y répondre. Au sein des 27, les Européens partagent-ils la même vision des objectifs à atteindre ? Quelles garanties de sécurité seraient-ils prêts à accorder à l’Ukraine à long terme ? Au sein de l’OTAN, tous les pays membres adhèrent-ils aussi volontiers à l’évidente suprématie des Etats-Unis ? Quelles conséquences, en particulier, pour la vision française d’une défense, d’une autonomie stratégique européenne ? Comment maintenir dans la durée la cohésion et l’unité nécessaires face à d’autres acteurs du grand désordre international, à commencer par la Chine ?

>>> L’Europe face à la guerre

Ulrike Franke a notamment écrit une publication dans la revue War on the Rocks sur la génération Y face aux nouveaux défis de l’Allemagne après 30 ans de paix (A Millennial Considers the New German Problem After 30 Years of Peace).  

Jaroslaw Kuisz a publié de nombreuses tribunes dans la presse internationale, notamment dans le New York Times,  the Guardian, Le Monde, Foreign Policy, Neue Zürcher Zeitung. Son ouvrage La nouvelle politique de la Pologne (The New Politics of Poland) paraitra en octobre 2023 (Manchester University Press). 

Louis Gautier est l’auteur de Mondes en guerre, tome IV – Guerres sans frontières de 1945 à nos jours, un ouvrage publié aux éditions Passés Composés (2021).

  • L'équipe, Christine Ockrent
  • Production, Christine Ockrent
  • Réalisation, Luc-Jean Reynaud
  • Attaché(e) de production, Mersiha Nezic

Ukraine - Un pays dans la guerre - Le dessous des cartes ( Cliquer sur l'image ) | ARTE 25/02/2023

 

Le 24 février 2022, la Russie envahit l’Ukraine. 

Un an après, la guerre continue, détruisant un pays situé à la jonction de deux mondes, celui de Vladimir Poutine et celui de l’Union européenne. Le dessous des cartes revisite ce pays devenu tragiquement familier, dont les villes et les régions sont désormais associées à des combats : Kiev, Boutcha, Odessa, Zaporijjia, Kherson…

Nous retraçons l’histoire de ce jeune État souverain déjà grignoté par les ambitions du Kremlin depuis l’annexion de la Crimée en 2014, mais également sa géographie, d’hier et d’aujourd’hui, pour constater par les cartes les ravages produits en une année de guerre.

vendredi 27 janvier 2023

Arno Klarsfeld: « L'Ukraine ne peut pas gagner sur les Russes qui sont trois fois plus nombreux » | RFI 26 janv. 2023


Le 25 janvier, l'Allemagne a autorisé les pays qui possèdent des chars Leopard à en envoyer aux forces ukrainiennes. Elle va elle-même fournir 14 chars. Dans la foulée, Joe Biden a annoncé que les États-Unis enverraient 31 chars Abrams. 

Entretien avec>>> Arno Klarsfeld, avocat et écrivain.

mercredi 25 janvier 2023

La démocratie est-elle soluble dans le numérique ? Conférence de Roland Gori | ADHS 28 février 2018


Roland Gori, à distance des techno-phobies réactionnaires, analyse les impensés subjectifs, sociaux et politiques des usages des nouvelles technologies numériques. Il montre que l’humain, aujourd’hui, en « mangeant » du numérique, son langage, sa grammaire où la forme et la syntaxe prévalent sur le sens, façonne sa subjectivité. L’addiction à communiquer tend à récuser la place et la fonction de l’Autre. Hyper-connectés mais isolés, l’homme néolibéral se trouve ainsi exposé au risque d’un nouveau totalitarisme. 

Conférence organisée par l'Association des Droits de l'Homme de la Sorbonne (ADHS), le 28 février 2018. Réalisation: Victoria Piscina

dimanche 15 janvier 2023

L’économie de l'armement ( Cliquer sur l'image ) | France culture 7 décembre 2022

Dix mois après l'invasion de l'Ukraine par les chars russes, nous examinons les évolutions récentes de la filière de l'armement, depuis l'innovation et la cyberdéfense à la vente d'armes en passant par la production militaro-industrielle


Épisodes


>>> L’innovation, une arme fatale

Dans quelle mesure les investissements dans le secteur de l’innovation et des technologies de l’armement sont-ils toujours nécessaires, face à la recomposition des formes de la guerre ?


>>> Une production d’armes en rafale

Comment la guerre en Ukraine rebat-elle les cartes pour l'industrie de la défense ?


>>> Vendre son arme au diable ?

Pourquoi le commerce mondial des armes est-il devenu un commerce aussi florissant, par son importance à la fois diplomatique et économique ?

vendredi 13 janvier 2023

Suède, panique en mer Baltique ? | Le Dessous des cartes ARTE 19 oct. 2020

 

Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie de Vladimir Poutine, le climat a changé en Suède. Bien que n’ayant avec la Russie qu'une frontière maritime, le royaume scandinave vit dans l’obsession d’une attaque de son imprévisible voisin, qu’elle accuse de multiplier les violations de son espace aérien et de ses eaux territoriales. Que penser de ce climat de "panique en mer Baltique" ?

mardi 3 janvier 2023

Jancovici : Audition à l'Assemblée nationale | Jean-Marc Jancovici 02/11/2022


Audition de Jean-Marc Jancovici, membre du Haut Conseil pour le climat, par la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France.

jeudi 29 décembre 2022

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Hors-série populisme : Giuliano da Empoli ( Cliquer sur le lien ci-dessous ) | 28 minutes 28/12/2022

Avec Giuliano da Empoli, conseiller politique et auteur du "Mage du Kremlin", nous abordons la question du populisme, en plein essor en Italie, en Suède et en France, mais aussi le trumpisme et le bolsonarisme, qui font un grand retour cette année. 

Avec Asma Mhallah, spécialiste des enjeux géopolitiques du numérique, nous interrogeons les liens entre complotisme, populismes et réseaux sociaux.

>>> https://www.arte.tv/fr/videos/109500-083-A/28-minutes/

mardi 27 décembre 2022

Hors-série Ukraine | Jean-François Colosimo et Alexandra Jousset | 28 Minutes - ARTE 26/12/2022


Au programme de cette émission hors-série : En ce 26 décembre, Élisabeth Quin reçoit l’éditeur et historien des religions, >>> Jean-François Colosimo

Pour ce spécialiste, on ne peut comprendre réellement cette invasion qu’en examinant l’histoire des deux pays frères, Russie et Ukraine, sous l’angle de leurs fractures politico-religieuses depuis 1000 ans. Nous revenons avec lui sur la stratégie de Vladimir Poutine, qui tente d’imposer une amnésie quant aux crimes soviétiques au XXe siècle. Il est également question de ce que peut et doit faire l’Occident vis-à-vis de la Russie et du désir d’Europe de l’Ukraine.

jeudi 22 décembre 2022

Stratèges, une histoire militaire ( Cliquer sur l'image ) | France culture 5 décembre 2022

Portraits de stratèges pour une histoire militaire ! Voici Sun Tzu et l'art de la guerre et César avec la guerre des Gaules, comment vaincre sans péril inutile ? Clausewitz a-t-il inventé la guerre absolue ? Voici Che Guevara et la guérilla. Stratèges, vous verrez du pays qu’ils disaient !


Épisodes


>>> Sun Tzu et l’art de la guerre, comment vaincre sans péril inutile ?

Dans l’Antiquité chinoise, un stratège nommé Sun Tzu aurait écrit un traité militaire, "L’Art de la guerre", dont la traduction, l’interprétation et les applications sont aujourd’hui encore discutées. Qui était vraiment Sun Tzu ? Et quel sens faut-il donner à son traité ?


>>> César et la guerre des Gaules. Vous verrez du pays qu’ils disaient !

Renseignement, alliances, bataille rangée ou siège, quelles tactiques et stratégies César a-t-il déployées pour conquérir les Gaules ? Comment se battaient les légions romaines et quel rôle jouait la cavalerie ?


>>> Clausewitz a-t-il inventé la guerre absolue ?

Le militaire prussien Carl Von Clausewitz est une figure centrale des guerres napoléoniennes qui bouleversent l’Europe du début du XIXe siècle. Publiés de façon posthume, ses écrits sur le fait militaire sont un témoignage éclairant d’un moment charnière de l’histoire militaire et philosophique.


>>> Che Guevara et la guérilla, avoir l’ennemi à l’usure

Entre 1953 et 1959, la guérilla cubaine menée par Fidel Castro et Ernesto Che Guevara a raison du régime de Fulgencio Batista pourtant soutenu par les États-Unis. Quel rôle joue la guérilla dans l'histoire de la stratégie militaire ? Peut-on parler d'une stratégie de guérilla et de contre-guérilla ?

mercredi 14 décembre 2022

GUERRE EN UKRAINE, vers l’émergence d’un nouveau monde ? | ESCE - International Business School 08/12/2022


Pour cette dernière séance de l’année 2022, il était nécessaire de s’interroger sur les conséquences longues de la guerre en Ukraine débutée le 24 février. 

Nous avons déjà réalisé deux séances sur la guerre en Ukraine, l’une pour appréhender les enseignements immédiats de la guerre et l’autre sur les influences que celle-ci pourrait avoir sur les États-Unis et l’Europe. Il convient maintenant d’essayer de percevoir qu’elles pourraient être les perspectives créées par cet affrontement à long terme. 

La thématique ne revient donc pas tant à réaborder le conflit ukrainien lui-même, qu’à voir quelles seraient les logiques que celui-ci, alors qu’il s’éternise, pourrait installer plus globalement en Géopolitique. 

Cette démarche paraît d’autant plus indispensable que semble apparaître une réorganisation du monde et peut-être une modification de son fonctionnement.

jeudi 8 décembre 2022

De la politique néotribale par Marta Bucholc | Dans Sociétés 2011/2 (n°112), pages 17 à 26

Introduction

Aujourd’hui, la question concernant la possibilité de la politique dans le monde moderne occupe tous les philosophes de la politique, et il semble que ce problème est propre à notre époque. Néanmoins, cette question n’est qu’une variante des questions classiques sur la pertinence de la politique, visant à la séparer en tant qu’un objet d’analyse. Dans mes réflexions sur la politique dans la société contemporaine, je voudrais utiliser les catégories proposées par Michel Maffesoli pour deux raisons. 

D’abord, sa théorie se situe très près des motifs classiques de la pensée sociologique. Puis, il attribue à la politique une signification bien particulière. Maffesoli a pris Machiavel pour le patron de son Temps des tribus. À première vue, ce choix n’est pas évident. 

On peut lire cet ouvrage comme une ardente polémique avec la politique dans les sens donnés par Machiavel, en tant qu’un art de gagner et de maintenir le pouvoir. La crise de la politique ainsi définie devient l’un des sujets les plus importants de l’autonarration de la société contemporaine. 

L’originalité de Maffesoli a donc les mêmes origines que celle de Machiavel – tous les deux, ils comprennent qu’il est temps de réviser notre compréhension du politique. Maffesoli propose un retour à la « pensée de la place publique », à la politique qui n’est pas faite à partir de la perspective des salons et des académies. Dans ce texte, je voudrais demander si cette vision n’entraîne pas l’effacement du problème de la politique en général. C’est ainsi que je vais opposer les idées de Maffesoli et celles de >>> Max Weber, en indiquant les points où ils ne peuvent pas s’accorder.

La naissance de la société néotribale

Maffesoli nous donne une critique de l’hyper-organisation moderne, de l’hypertrophie des régulations, de la fiction omniprésente de l’individualisation. Cette critique concerne des théories sociologiques ainsi qu’une réalité sociale que celles-ci décrivent et construisent. Maffesoli s’oppose notamment à la vision weberienne de la modernité : Weber – par le postulat de Wertfreiheit – affirme « un type moderne de l’homme rationalisé comme la somme des habitudes stéréotypées : l’homme d’organisation » . Maffesoli fait une opposition entre ce désenchantement et le réenchantement postmoderne. Les institutions dépourvues de la magie et la sociologie scientifique sont incapables de faire face à la pression de l’irrationnel qui est une conséquence immédiate de la rationalisation.

Maffesoli a développé le concept de « la société néotribale » mais il vaut mieux parler d’une « société des néo-tribus ». Cette dernière, bien qu’elle ressemble beaucoup à ses ancêtres pré-modernes, s’est fondée sur un mode inédit de construction des relations interpersonnelles, retournant à la pure socialité processuelle.

La socialité – d’après Maffesoli – est une réinterprétation synthétique de la solidarité organique durkheimienne et de la sociabilité simmelienne. Maffesoli renverse le sens des deux types de solidarité sociale de Durkheim : le type mécanique, typique de la société moderne, s’opposant au lien organique né de la diversité, qui est caractéristique d’une société tribale. Quant à la sociabilité, celle-ci inspire Maffesoli particulièrement comme une forme primordiale de la socialisation. La nature volontaire, l’importance d’un élément proxémique, la légèreté et le plaisir – telles sont les propriétés des relations sociales selon Simmel, que Maffesoli attribue à toutes les interactions.

Le principe d’appartenance

Les communautés fondées sur une telle socialisation ont plusieurs aspects particuliers dont le premier est la viscosité de la vie tribale. Maffesoli fait valoir que la compacité exceptionnelle des néo-tribus découle du principe de l’appartenance fondée uniquement sur les propriétés qui ne peuvent pas être acquises par une action délibérée. On ne peut pas apprendre à aimer le thrash metal ou la prose de Virginia Woolf : tout simplement, un jour, il est clair que l’on ne puisse plus vivre sans eux. C’est le goût qui nous donne un billet d’entrée à la tribu des fans, vu le rôle joué par l’esthétique dans la vie tribale.

Les membres d’une tribu se reconnaissent grâce à des signes externes. On peut se contenter de la métaphore de Goffman selon lequel il s’agit là d’une conséquence de la multitude des rôles joués par les individus dans des spectacles différents. Maffesoli l’accepte, mais il va plus loin, vers l’extérieur de ce goût qui dirige les personnes vers des rôles divers. Le goût fonctionne d’une manière mécanique : il est même difficile de parler des « choix esthétiques ». À un moment, certaines choses cessent de correspondre à une certaine « forme de vie ». Mais la forme de vie wittgensteinienne n’est pas réglée a priori – une hexis est requise pour suivre les règles, celle qui est intégrée à la vie communautaire fondée sur l’émotivité et la spontanéité. Ainsi, la forme de la vie d’une tribu ferme-t-elle l’accès aux « autres ». Une tribu constitue un groupe de personnes qui se reconnaissent mutuellement par leur vêtement similaire, c’est-à-dire par l’esthétique sans implications morales ou intellectuelles immédiates. Par conséquent, Maffesoli fait valoir que l’on peut caractériser l’attitude néotribale par « l’immoralisme éthique ». L’éthique cesse de garantir la cohérence de la vie à la moderne, elle n’ordonne pas la biographie, elle ne produit pas de subjectivité individuelle. La communauté émotionelle est instable, ouverte, tout en demeurant dans une relation anomique avec la moralité reconnue.

Dominer une tribu ?

Tout mène à la conclusion que, dans une tribu, il n’y a pas de place pour la domination au sens weberien, définie comme la chance d’obéissance. Le goût, sans être systématique ni réglé, ne peut pas la garantir. Maffesoli fait une exception pour la domination charismatique, le seul type de domination fondée sur la dépendance personnelle du leader. Chez Weber, la domination charismatique dure pourtant aussi longtemps que le charisma du leader. En revanche, un charisme néotribal persiste jusqu’à ce que les membres de la tribu aient une attitude émotionnelle subjective envers le leader.

Une tribu – fermée du point de vue épistémologique et communicationnel – reste en même temps ouverte puisque l’abandon n’est pas limité. Cela résulte de l’inconstance du goût. La « chance d’obéissance », qu’a un leader tribal charismatique, est alors sûre et imprévisible à la fois. Le chef d’une tribu ne sait jamais le nombre de ses supporters, bien qu’il puisse être sûr de leur loyauté.

Dominer une société tribale ?

Si l’on constate que la catégorie de domination weberienne ne s’applique pas à une seule tribu, il nous reste à élargir le champ d’intérêt à une multitude de tribus. Par là, on reprend la question de l’identité tribale en tant que fondement de l’intégrité individuelle et sociale. Si chaque néo-tribu a sa propre forme de vie, qu’est-ce qu’était une société composée de telles néo-tribus ?

Maffesoli ne nous donne pas une réponse directe. Il utilise la métaphore du réseau pour indiquer une variété de dimensions du néo-tribalisme. Cette métaphore n’explique pas, cependant, comment un ensemble construit d’unités si périssables peut exister. Cela nous amène à la question de la dualité des règles selon lesquelles fonctionne la société néotribale. 

La personne (persona) dans une tribu – au niveau micro – agit en tant que membre de la communauté émotionnelle sans dimension institutionnelle. En même temps, l’individu opère dans le domaine du macro-social dont les institutions sont « archaïquement modernes ». Le paradoxe de cette macro-société tient à ce qu’elle ne trouve pas son équivalent au niveau de l’identité individuelle. Cela présente un double obstacle : l’individu n’est plus en mesure de soutenir les institutions dont la logique lui est étrangère et ces institutions perdent leur légitimité. C’est ainsi que le tribalisme a corrompu toutes les institutions sociales . Par conséquent, la personne néotribale vit dans une sorte de commensalisme avec les institutions : sans contribuer à leur fonctionnement, elle fait usage de ce qu’elles offrent. Ce commensalisme se transforme parfois en parasitisme. Ce principe s’applique à toutes les institutions, les institutions politiques y compris.

mercredi 30 novembre 2022

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Assiste-t-on à la défaite des démocraties ? | C Ce soir 24 novembre 2022


24 février / 24 novembre… 9 mois aujourd’hui que la guerre en Ukraine a éclaté, 9 mois et de premières grandes leçons à tirer dont nous allons débattre ce soir… Avec l’impression d’un monde scindé en deux, entre d’un côté les partisans de la force et de l’autoritarisme version POUTINE ; et de l’autre ceux qui sont solidaires de la soif de démocratie des Ukrainiens… Alors qui l’emportera ? L’Europe et ses valeurs sont-elles encore audibles dans le reste du monde ?

Avec : 
  • Pierre SERVENT, Spécialiste des questions de défense et de stratégie militaire, ancien porte-parole du ministère de la Défense, auteur de « Le monde de demain » aux éditions Robert Laffont (24/11/22)
  • Lionel ZINSOU, Ancien Premier ministre du Bénin, économiste, président du Think Tank Terra Nova
  • Chloé RIDEL, Directrice adjointe de l’Institut Rousseau, haut-fonctionnaire, autrice de « D’une guerre à l’autre » aux éditions de l’aube (25/08/2022)
  • Pascal BONIFACE, Géopolitologue, directeur-fondateur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), auteur de « Géostratégix » aux éditions Dunod (28/09/22)
  • Alexandra JOUSSET, Journaliste et productrice chez Capa Presse

mardi 29 novembre 2022

Y a-t-il une philosophie du fascisme ? ( Cliquer sur l'image ) | France culture 11 novembre 2022

Benito Mussolini

En 1922, Mussolini devient premier ministre en Italie à la suite d'une période de violence dont le point d'aboutissement fut la "marche sur Rome". Il restera au pouvoir pendant plus de 20 ans. Comment a-t-il instauré et installé le fascisme en Italie ?

Avec

  • Katia Genel maître de conférences en philosophie à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, actuellement en délégation au Centre Marc Bloch à Berlin
  • Antonio Scurati Professeur de littérature comparée et d’écriture créative
  • Emmanuel Tawil Maître de conférence en droit public à Université Paris 2 Panthéon-Assas / Université LUMSA

Nous sommes le 11 novembre, anniversaire de l'armistice de 1918 qui a mis fin à la première guerre mondiale. Le fascisme italien, à beaucoup d'égards a été un enfant de la première guerre mondiale. De plus, cette année 2022 est celle du centenaire de l'arrivée au pouvoir de Mussolini en Italie, occasion d'ouvrages divers sur ce sujet. Notre question du jour est donc celle-ci : Y a-t-il une philosophie du fascisme ?

"Le fascisme était une politique de la peur et la violence était au cœur de son fonctionnement. Mais il y avait un autre élément : la séduction. La peur était une passion politique séduisante. Mussolini était un socialiste. A l'époque c'était le parti de l'espoir, le symbole était le soleil de l'avenir. Quand Mussolini est expulsé du parti socialiste et au crépuscule de la première guerre mondiale, en cherchant une nouvelle route pour accéder au pouvoir, il comprend quelque chose : il n'y a qu'une seule passion politique plus forte que l'espoir, c'est la peur."  Antonio Scurati

Les italiens n'ont pas encore terminé avec le fascisme.

Bibliographie

  • Katia Genel, Prismes. Théorie Critique, éditions La Tempête, 2022
  • Antonio Scurati, M, l’homme de la providence,Les Arènes, 2021
  • Antonio Scurati, M. l’enfant du siècle, Les Arènes, 2020

Sons diffusés

  • Extraits du documentaire Mussolini, le premier fasciste, de Serge de Sampigny, épisode 1 “Le verbe et la matraque", 2022
  • Archive de Matteo Salvini, 2 mai 2019
  • Archive de Giorgia Meloni, Soir 3, France 3, 20 avril 1996
  • “Giovinezza”, hymne officiel du parti fasciste italien,1924

vendredi 25 novembre 2022

Vote historique à l’Assemblée qui dit oui à l’inscription de l’IVG dans la Constitution | LeHuffPost 24/11/2022


C’est une décision historique alors que l’inscription de l’IVG dans la Constitution était loin d’être acquise. L’Assemblée nationale a voté, ce jeudi 24 novembre, en faveur de l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution, lors de la niche parlementaire de La France insoumise. Peu avant le vote, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti s’était, à nouveau, dit favorable à cette introduction dans la Constitution.

Les députés ont adopté par 337 voix contre 32 ce texte de compromis, dans l’espoir d’obtenir l’aval du Sénat, indispensable pour une réforme constitutionnelle. LR et RN se sont partagés entre pour, contre et abstention. La présidente du groupe RN Marine Le Pen a soutenu le texte.

Le texte porté par Mathilde Panot, qui avait reçu un premier feu vert en commission, tient en deux phrases : « Nul ne peut porter atteinte au droit à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception. La loi garantit à toute personne qui en fait la demande l’accès libre et effectif à ces droits. » Cette proposition, qui a fait l’objet d’environ 250 amendements de la part de l’opposition, devra donc encore passer par le Sénat, où le scrutin s’annonce plus délicat.

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ L’illibéralisme, maladie dégénérative de la démocratie ( Cliquer sur l'image ) | 12 novembre 2022

Le premier ministre hongrois Viktor Orbán
s'exprime lors d'une conférence de presse
 à Munich, en Allemagne, le 06 novembre 2014

« En quête de politique » tente de définir l’illibéralisme. Drôle de terme. Est-ce un oxymore, au sens où il n’y pourrait y avoir de démocratie qu’avec les règles habituelles ou alors, envisager que nos règles serait, en réalité, pensées de façon ethnocentrique ?

L’Italie, peut-être bientôt la France, sont-ils menacés d’illibéralisme ?

Il faut d’abord, comme souvent en politique, s’entendre sur les mots.Le terme illibéral existe depuis les années 90. Pierre Rosenvalon, l’historien et politologue l’a utilisé mais celui qui lui a donné l’acception qu’on lui attribue aujourd’hui, c’est le journaliste américain Fareed Zakari en 1997. Sa définition sied parfaitement à la dérive autoritaire, populiste et conservatrice qu’ont connus nombres de pays de l’est après une ou deux décennies de libéralisme politique et de capitalisme économique plus ou moins chaotique. Ce mot, plutôt négatif d’illibéralisme, a été utilisé par Victor Orban, lui-même pour qualifier, par cet habile retournement du stigmate, sa façon de diriger et de transformer la Hongrie. Dès lors un choc de culture démocratique fait vaciller l’Europe sur ses bases depuis maintenant plus de 10 ans.

Invités :

Dominique Reynié , politologue, professeur à Sciences Po dont les travaux portent sur les grands enjeux de société, Bernard Guetta , journaliste, spécialiste de géopolitique internationale et Yves Bertoncini , consultant en affaires européennes et Président du Mouvement Européen – France depuis décembre 2016 et Giuliano da Empoli, écrivain et conseiller politique italien et suisse. Il est le président de Volta, un think tank basé à Milan, et enseigne à Sciences-Po Paris.

La chronique livre d'Aurélie Marcireau :

  • «  Le peuple contre la démocratie  » de Yascha Mounk, L’observatoire

Bibliographie :

  • « Les nouveaux populismes », Dominique Reynié, Fayard
  • « Le XXIe siècle du christianisme », Dominique Reynié, Cerf
  • « Dans l'ivresse de l'Histoire », Bernard Guetta, Flammarion
  • « Le tour du monde (Tome 1) - L'enquête hongroise », Bernard Guetta, Flammarion
  • « Le mage du kremlin », Giuliano da Empoli, Gallimard
  • « Les ingénieurs du chaos Broché », Giuliano da Empoli, JC Lattès
  • « Relocaliser en France avec l'Europe », Yves Bertoncini, Fondation pour l’innovation politique

L'équipe

  • Thomas Legrand, Production
  • Franck Olivar, Collaboration
  • Christophe Imbert, Réalisation

À quoi pourrait ressembler la fin de l'abondance ? (Cliquer sur l'image ) | France culture 21 septembre 2022

Si la sobriété, plus que jamais de mise, nous engage écologiquement et économiquement à changer nos modes de consommation – et plus largement nos modèles d’existence … A quoi pourrait ressembler la fin de l'abondance ?


Épisodes


>>> Peut-on faire sans la décroissance ?

Que faire face à la finitude de nos ressources ? La réduction de la production marchande est-elle suffisante ? Ne faut-il pas repenser en profondeur nos façons de vivre pour qu'elles soient plus respectueuses du vivant ?


>>> Le plaisir peut-il ne pas être prédateur ?

Comment le plaisir se manifeste-t-il dans le capitalisme ? Peut-on penser le plaisir hors des dualismes induits par rationalité moderne ? Suffit-il alors de se “soucier des autres” pour repenser le plaisir en dehors d’un cadre de domination ?


>>> La peur de la fin du monde est-elle utile pour réfléchir ?

Comment imaginer la fin du monde ? La peur est-elle un moteur nécessaire à la réflexion ? Comment repenser l’histoire en prenant en compte la finitude humaine et l'amenuisement des ressources ?


>>> Privation, abstinence, ascèse... est-ce l'avenir ?

Que pouvons-nous faire face au réchauffement climatique et à l’accroissement des inégalités ? Un changement de système est-il suffisant pour mettre fin à notre mode de consommation démesuré ? De quelle façon peut-on limiter certaines pratiques qui pourtant nous procurent du plaisir ?