Depuis sa création en 1833, le Grand Orient de Belgique défend la franc-maçonnerie dans sa dimension « adogmatique et progressiste ». Elle ne peut donc être assimilée à une église ou tout autre structure proposant une pensée unique. Elle n’est pas plus un parti politique ou une organisation syndicale. Bien qu’ancrée dans le monde réel, elle n’est pas pour autant un centre laïque. Elle est fondamentalement attachée à la liberté d’opinion, la liberté de conscience et réfractaire à toute instrumentalisation ou contraintes extérieures. Liberté, Égalité, Fraternité

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jeudi 8 décembre 2022

Trois petites histoires de maçons... | Planche F:. JP Du 06/01/2015 (restricted access)

En ce temps-là… un petit garçon, devant sa table couverte de jouets et de livres, vit dans son monde des histoires qui lui appartiennent; je ne connais pas son âge, il est là, à attendre des temps meilleurs, perdu dans ses contemplations. 

Mais que contemple-t-il ? les personnages de ses livres d’enfant qui bougent, qui parlent et qui se taisent, quand lui, il pose une question. Les personnages qu’il aurait voulu vivants, il les anime dans ses jeunes pensées, les colorie dans sa tête… parce que , en ce temps là , les livres étaient en noir & blanc. Il n’espère rien. Il reproduit ce qu’il a vu… il n’a pas besoin des autres enfants… tous ses personnages vivent avec lui.

Ses livres lui parlent des temps anciens et de son temps à lui, celui de ses jours de petit garçon. Le monde lui paraît bien étrange, beau et inquiétant.
Les livres et les adultes discutent beaucoup de la guerre… c’était affreux, entendait-il… Bien sûr, il voyait les maisons bombardées mais n’en comprenait pas la raison… Pourquoi avait-on brisé ce que des hommes avaient construit ? Pourquoi, ces images horribles dans les livres ? Pourquoi d’autres enfants n’avaient-ils plus de parents ?

Des guerres, il en voyait sur des images mais c’était durant la préhistoire, dans le monde antique ou au moyen âge… les hommes n’étaient pas très civilisés durant ces époques… mais maintenant, au 20è siècle, l’homme avait du progresser, avait fait d’importantes découvertes scientifiques ;
il était près de partir dans l’espace...Tintin l’avait déjà fait, d’ailleurs. Alors, cela continuerait-il donc indéfiniment ?

Les Francs-Maçons sont-ils philosophes ? | GADLU. INFO Planche 14/02/2018

La Franc-Maçonnerie que nous vivons est née d’un projet philosophique, mais quid des Francs-maçons ? La réponse vous l’avez.

Le philosophe a toujours été un penseur. Philosopher aujourd’hui, c’est réfléchir aux êtres, aux causes, aux valeurs, aux principes. Le philosophe pense et tente d’expliquer par un discours l’homme, la nature, la société et l’univers, d’où nous venons, ce que nous sommes et où nous allons. La philosophie se caractérise dès lors par sa manifestation extérieure : le discours.

La Maçonnerie est une invitation permanente à philosopher. Hervé Hasquin écrivait d’ailleurs que « la Franc-Maçonnerie est un laboratoire de pensée ». 

Il est vrai que la philosophie, et donc les philosophes, créent de l’intelligibilité et tentent de donner un sens aux êtres, à la pensée, à la vie.

Cela ne métamorphose pas pour autant automatiquement les Maçons, fussent-ils de zélés laborantins, en philosophes au sens académique. Il n’y a pas de discours maçonnique, pas plus que les Francs-Maçons auraient vocation à répandre un point de vue particulier conférant tel sens à l’existence ou à l’essence.

Pour ne citer qu’eux, Platon et Pythagore furent d’exceptionnels penseurs ; Bacon au Moyen-Âge et Machiavel à la Renaissance ont posé le problème de la place de l’homme dans la cité ; Copernic et Descartes ont distingué la philosophie de la science ; Kant, Leibniz et Spinoza ont posé les questions de la morale et de la liberté ; Hegel a imaginé une approche phénoménologique originale de l’histoire ; Nietzsche a planché à sa façon sur l’échappatoire aux servitudes de l’esprit, mais, sauf exception, les Francs-maçons n’ont rien inventé en cette qualité expresse au nom de la Franc-Maçonnerie.

Ils n’ont pas revendiqué la paternité d’une pensée particulière, d’un système original ou analyse de l’univers qui révolutionnerait ou bouleverserait l’humanité, même si certains l’auraient aimé, et même si leur influence ne peut être niée dans l’avancée des valeurs humaines de la société, que ce soit sous l’angle législatif ou associatif.

Les Francs-maçons réfléchissent. La pensée maçonnique est riche d’enseignement, profonde de sens, porteuse d’un état d’esprit et empreinte de perfectibilité humaine dans la fraternité.

Si la sagesse, à laquelle se réfère la Franc-Maçonnerie, est la « sophia » des Grecs, c’est à dire, l’exercice d’un art complexe et difficile à maîtriser, à un tel point que Platon préféra parler, non pas des sages mais des amis de la sagesse, alors, il n’est pas exclu que les F\M\ soient les amis de cette sagesse.

Extrait de la Planche : Les Francs-Maçons sont-ils philosophes ?
« La Parfaite Union » à l’Orient de Namur - GLB

jeudi 11 novembre 2021

L'hédonisme ou une éthique du désir, par notre F:. Jean-Pierre D | Planche 25/01/2013

Je ne vous parlerai pas de l’hédonisme des stoïciens grecs, matérialistes et athées, tels que Diogène ou Epicure qui est plutôt une technique d’ascèse, le bonheur du sage qui sait se maîtriser pour éviter tout déplaisir…
Comme Michel Onfray, je suis plus inspiré par le Carpe Diem des épicuriens romains, moins sévères, tels que Epictète, Lucrèce ou Horace, à la recherche du « comment il faut vivre sa vie », pour lesquels il n’existe ni bien ni mal, et pour lesquels « L’homme est l’égal des héros et des dieux s’il a vaincu ses démons intérieurs : la souffrance, la peur, le désir » ?
L’hédonisme dont je vous parle, c’est la recherche du plaisir, comme le « souverain bien » à partager comme le dit l’aphorisme de Nicolas de Chamfort, ce moraliste du 18ème siècle, « Jouis et fais jouir sans faire de mal ni à toi ni à personne, voilà je crois toute la morale ».
Comment jouir aujourd’hui des plaisirs multiples et variés, du corps, des richesses et des honneurs, dans notre monde déchristianisé et qui a souscrit aux valeurs matérialistes et individualistes des Lumières ? Comment jouir de toutes ces libertés et se laisser aller à ses désirs sans y être aliéné comme par exemple un Casanova ou autre DSK compulsif dans sa quête incessante de la séduction et de la jouissance physique ?
Car c’est là le sujet de ma planche, la recherche du plaisir par ceux qui sont rentrés dans le langage, le monde symbolique où ils se sont aliénés, la recherche du plaisir par ceux-là qui refuseraient précisément l'imaginaire où ils sont prisonniers du désir et des images d’autrui auxquelles ils se sont identifiés.
Un hédonisme à l’éthique contractuelle, qui n’est donc pas celui des pervers, ces délinquants relationnels dont parle Michel Onfray et pour qui la recherche du plaisir se fait au mépris de celui des autres,… tels Sade qui préférait bouder en bonne compagnie !… et dont je ne vous parlerai pas !
Je vous parlerai d’un hédonisme d’aujourd’hui dans notre monde occidental matérialiste, où le corps, le sexe et la femme ont leur place à part entière, où les dieux ne sont plus à craindre et où il y a une place pour le rire !… Mais où les fées se sont penchées sur notre berceau pour nous jeter de bons et mauvais sorts !
    
ÉCOUTONS : >>> Plaisir d’amour ne dure qu’un moment (à 25’’)

Dès son plus jeune âge, l’enfant construit sa personnalité sous la pression des messages permissifs et normatifs de ses parents & son entourage. Il choisit sa position existentielle de vie, - se sentant égal aux autres, ou, plus ou moins important que les autres qu’il méprise ou qu’il admire alors -. Ne disposant pas encore des outils de la raison, de l’esprit critique qui lui auraient demandé plus de connaissance et d’expérience, il va se créer une mythologie à propos de lui-même et des autres, mythologie à la fois singulière et nourrie de l’inconscient collectif, mythologie qu’il n’a de cesse de renforcer pour survivre et qui perdure à l’âge adulte si les interactions avec les autres n’ont pas été suffisantes pour la débusquer. Il interprète, à travers sa grille de lecture, maints aspects de sa vie et de ses relations de manière à se prouver continuellement la vérité de celle-ci !
Il va tout faire pour se faire reconnaître, en particulier en structurant son temps afin de doser la quantité et l’intensité de ces reconnaissances dont il a tant besoin et dont la monotonie et l’excès importent tout autant : Il n’aura de cesse d’étancher cette insatiable soif de stimulations, de reconnaissances et de structuration du temps, tiraillé entre plaisir et déplaisir.
Ainsi, a-t-il construit ce qui sera le scénario caractériel de toute sa vie, avec ses stratagèmes, souvent masqués par ses comportements sociaux, non conscient de ce qui se trame secrètement, dans une tragi-comédie gagnante pour certains, le plus souvent banale et frustrante, catastrophique pour les moins chanceux.
** *   ** *   ** *
Plutôt que l’avenir tout tracé de Papageno, Tamino a choisi l’initiation. Il a décidé de s’émanciper des « dogmes », de se défaire de « ses croyances & préjugés », d’aller à la recherche de sa vérité, de son propre désir, de cet « obscur objet du désir », de son secret disons-nous,… pour renaître…
Apprenti, il est l’élu que chacun accueille de façon inconditionnelle, pour peu qu’il soit probe et libre. « Tu es important, je suis important » lui dit-on continuellement ! Cette fois, dans sa Loge, il est membre à part entière de la race humaine !
Au rythme de ses augmentations de salaire, il va progressivement accéder dans une atmosphère de respect mutuel à des types de structurations de son temps où les échanges se feront progressivement de plus en plus intenses :
  • Le retrait sur la colonne du nord s’y vivra de façon non blessante. Ni bouderie, ni dépit,… le réapprentissage en douceur de la frustration ?
  • Le rituel dont les échanges sont stylisés, stéréotypés et prévisibles est fait d’amabilités et non de rebuffades et les passe-temps vont à la recherche de ses FF :. libres, respectueux et aidants.
  • Quant aux activités en Loge, elles n’engagent pas trop sa personne et elles créent des relations de collaboration constructive et non de servitude aliénante.
  • Souscrivant à  notre règle de triangulation des échanges sous l’autorité du V:. M:., il ne s’adresse jamais directement à ses FF:. ! Sinon, l’intensité des échanges l’emporterait de loin sur celle des structurations précédentes, et selon l’option de vie adoptée, -- Je suis important, tu n’es pas important -- ou l’inverse, il risquerait de tomber dans les pièges de ses stratagèmes, amorces de tous les conflits. Rappelons-nous « Qui a peur de Virginia Woolf ? » où Liz Taylor et Richard Burton s’affrontent cruellement, où feintes et parades alternent, chacun portant ses coups et ripostes, les piques jaillissant de cette partie secrète de leur inconscient qui renferme tant d’anciennes et réelles blessures !
  • Pour enfin, oser partager aux Agapes cette précieuse intimité, cette promesse de confiance, cet engagement sacré, cette Fraternité… où l’attente et le désir des FF:. se rejoignent. Les échanges sont cette fois intenses,… mais libres, authentiques et plein de créativité.
Pourquoi tant de précaution ?
Pourquoi est-ce si périlleux de sortir d’un univers scénarique clos, monotone et répétitif, pour rentrer dans un univers réel ? Pourquoi est-ce si périlleux de réorganiser son monde intérieur pour basculer dans un monde de relation où notre Frère a enfin sa place « à part » et « à part entière » ? C’est que le passage des stratagèmes à l’intimité n’est pas qu’affaire de volonté, la désescalade s’impose…
S’il veut échapper à ces stratagèmes qui ne comportent que les trois rôles de « Persécuteur », « Victime » et « Sauveur », s’il veut passer de ce qu’on appelle en thérapie comportementale le « triangle dramatique »,… à plus de sérénité, il doit d’abord revenir à un mode de structuration du temps où les échanges sont moins intenses et surtout moins risqués !
Et tout en réapprenant une sorte d’économie des caresses, l’initié est au contact des symboles & des outils avec lesquels il va remonter le temps pour se reconstruire. Il va confronter ce qui lui reste de cette pensée prélogique infantile, égocentrique, animiste, finaliste, qui croyait surtout à la toute-puissance des adultes, puis à la sienne, à celle de Dieu, des monstres et des héros, qui croyait à cette mythologie source des superstitions, tel que la croyance en la fatalité, au mauvais œil… etc.
Bref !… Notre méthode symbolique opère !…
  • Pour que notre Frère mette en place une nouvelle grille d’interprétation du monde construite cette fois principalement par la raison individuelle…
  • Pour qu’il mette de côté les messages trop contraignants afin de se donner de nouvelles permissions tout en adoptant de nouvelles normes… nos valeurs de Tolérance, d’Humanité et d’Universalité…
  • Pour qu’il domine sa programmation passée, qu’il accède à plus d’autonomie, à plus de spontanéité, et qu’il renonce aux avantages qu’il tirait à vivre plus ou moins en boudeur ou poule mouillée, pour découvrir les joies de l’intimité…
  • Enfin pour qu’il choisisse en conscience sa façon de rechercher son plaisir, son propre hédonisme, son éthique du désir, une éthique partagée entre personnes conscientes et consentantes, loin des moralisations hypocrites des bien-pensants, un hédonisme fait de respect mutuel loin de l’égoïsme cynique, de l’hubris et du déchainement des passions d’un Don Juan pervers…
Le plus grand bonheur pour le plus grand nombre ! Une fin oui, mais qui ne justifie pas tous les moyens !
L’hédonisme ou l’éthique du désir, une école de vertu alors ?

ÉCOUTONS : >>> Gluck : Alceste « Divinités Du Styx » (à 21’’)

Pour terminer V :. M :. Et vous tous mes Fr :.
Je voudrais exprimer mes propres interrogations au sujet de ce qui est encore tabou dans notre société ! : Abandonner la pensée magique de notre enfance pour l’exercice de la raison peut conduire certain… à l’ Athéisme !

Faut-il y voir encore la punition divine ?
Ou bien faut-il voir alors dans l’athéisme un symptôme, un bénéfice de surcroît de cette émancipation, un peu comme Freud considérait l’éventuelle guérison à l’issue d’une cure psychanalytique “interminable” !
Etre sauvé de la peur de la mort qui pèsent sur la vie humaine et qui empêche de bien vivre, pour aimer et être libre, en ne s’en remettant plus à Dieu, ni à la foi, ni au Grand Autre comme dirait Lacan.
  • Être responsable de la conséquence de ses actes, être conscient du seul temps qui nous est offert pour « cultiver notre jardin », jusqu’à l’arrivée de la mort … et non du père Noël.
L'athéisme qui n’est ni une religion, ni une philosophie, ni un anticléricalisme, serait-il le signe d’une ultime libération ?, pour devenir une évidence, un choix pour certains, devenus indifférents aux croyances et au scepticisme ?
Reste qu’avoir tué le père pour rechercher sur terre son salut sans Dieu, appelle sagesse et humilité ! Un Franc-maçon agnostique peut-il avouer son athéisme et son corollaire, cet hédonisme et son éthique libertaire du désir partagé ?
La religion révélée serait-elle toujours aussi utile comme consolation et sa morale incontournable comme frein à la violence ?… ou au contraire, liée à la crainte de la mort, ne serait-elle pas un cancer pour le Droit et la recherche du bonheur, comme on peut le voir dans les sociétés féodales où elle soutient la tyrannie des puissants ? Dieu ne serait-il pas le pire des tyrans ?…, parce qu’on ne peut le combattre, qu’il nous détourne de notre responsabilité, qu’il pousse ses courtisans à l’arrogance & à la lâcheté et qu’il s’oppose par la fausseté du discours religieux au Droit terrestre ?  
Et si l’athéisme n’était pas une conclusion, mais un nouveau point de départ à la recherche du « comment il faut vivre sa vie » ?
La prise en compte de ce que les hommes seront après la mort, ne modifierait-elle pas la façon de rechercher le plaisir et le bonheur ici-bas ?
V:. M :. et vous tous mes F:., bannissons la crainte et les alarmes, que le plaisir succède à la douleur !

J’ai dit V :. M :.   

dimanche 6 juin 2021

Egaux ou Ego ? | Rédigé par Ouroboros 7 Mai 2018

Egaux… c’est bien ainsi que nous nous qualifions, nous FM, et c’est bien là un de nos objectifs : cette égalité qui fait partie des principes fondamentaux de notre ordre et que nous invoquons haut et fort au début et à la fin de nos travaux en loge. L’égalité qui d’ailleurs est définie comme étant la qualité de deux choses qui ont une ou plusieurs caractéristiques identiques. 

L'égalité est donc doublement relative : elle suppose, d'une part, la relation entre les termes que l'on compare et, d'autre part, la relation entre ces termes et une unité de référence. Ainsi, deux corps peuvent être égaux en poids sans être égaux en taille. Appliquée aux hommes, la question de l'égalité varie donc selon les références que l'on retient. Mais, parallèlement à cette égalité, il faut noter ce qui constitue l’identité d’un objet ou d’une personne, ce qui en fait un élément unique. Ainsi, dans notre cas, nous sommes, au-delà de nos différences particulières, de nos tendances respectives, et de nos idées propres, égaux par le fait de notre appartenance à cet ordre qu’est la FM, animée par une raison suprême. Nous sommes égaux car nous avons en commun de participer à cette raison suprême. Cette égalité entre nous et entre les hommes de façon générale est aussi essentielle et nécessaire pour équilibrer la liberté. En effet, sans elle, trop de liberté accordée aux hommes créerait petit à petit une société de loups et d’agneaux, et cette liberté nous ramènerait inévitablement aux lois de la nature. L’égalité constitue donc le ciment social nécessaire à la construction d’une humanité ouverte et libre, dans le respect des différences et de l’identité de chacun.

Mais sommes-nous toujours capables de nous sentir égaux quand nous sommes différents ? Que se passe-t-il lorsqu’en loge ou ailleurs nous nous retrouvons face à des personnes ayant des idées différentes, des objectifs différents, qu’ils tendent à satisfaire et qui rentrent en contradiction avec nos propres objectifs individuels ? Que se passe-il lorsque notre Ego en prend un coup, et que nous nous retrouvons seuls à défendre nos opinions ? Notre Ego ne serait-il pas alors une entrave à l’idéal maçonnique ? Comment pouvons-nous ne faire qu’un avec nos frères et sœurs lorsque le MOI l’emporte ?

Ce MOI ou EGO désigne la représentation qu’on se fait de soi et la conscience que l’on a de soi-même. L’homme sous l’emprise de l’EGO ramènerait toute idée ou évènement à sa propre personne, faisant ainsi de lui-même le centre de l’univers, les autres n’agissant ou n’existant que pour participer à la réalisation de ses intérêts. La FM est d’ailleurs un moyen de se libérer de son EGO pour mieux se connaitre soi-même, en polissant sa pierre brute, en dégrossissant son EGO. Il est toutefois évident qu’il est nécessaire d’avoir un minimum d’ego et d’amour propre pour penser librement et exprimer de façon authentique ses idées et convictions, pour réaliser ses objectifs et ses rêves, enfin… pour avancer. Nous arrivons ainsi à une lame à double tranchant : comment servir un idéal sans ego, sans toutefois tomber dans le nombrilisme ?

En fait, je crois que ce n’est pas l’Ego qui poserait un problème. Bien au contraire, il nous donne la motivation pour mener nos combats contre les injustices, contre le fanatisme, contre les préjuges, etc. Par contre c’est un ego démesuré qui nous empêcherait d’accepter les autres, et de se soumettre aux principes de la démocratie. Un ego parfois trop amplifié ne saurait qu’éloigner le franc-maçon de sa raison d’être initiale. Il devient alors important de se libérer de notre prétention, de notre vanité, et de revêtir l’humilité. Abandonner le superficiel, et mieux se connaitre soi-même, connaitre ses propres faiblesses. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de passer par le processus d’initiation. Selon Jacques Ravenne, « toute la logique de l’initiation et de la pratique du rituel en loge est […] de décongestionner les egos trop envahissants. »

Laissons nos métaux à la porte du Temple, ces métaux dont fait partie intégrante l’ego de chacun, favorisons l’intérêt collectif à l’intérêt individuel, faisons fusionner nos énergies, sortons de notre Moi pour aller vers les autres. 

Nous ne pouvons nous construire Franc-Maçons seuls avec notre Ego. Nous avons besoin pour cela de nos frères et sœurs. N’est ce pas pour cela que nul ne se proclame Franc-Macon ; ce sont ses frères et sœurs qui le reconnaissent pour tel. 

L’ego vaniteux doit petit à petit s’effacer pour céder la place au moi véritable, un moi humble. Cette humilité qui doit devenir une attitude de l’âme, parce que l’orgueil ne saurait aimer, ni partager, ni respecter. Cette humilité que nous apprenons aussi par le silence auquel nous sommes soumis en tant qu’apprentis. Ce silence qui freine la passion lorsqu’elle veut se mêler à nos mots pour exprimer ce que notre Ego voudrait. Cette passion si dangereuse et qui devrait céder la place à la raison, et au Nous avant le Je.

Outre le silence, d’autres étapes de la vie de l’apprenti lui apprendront à mettre de cote son ego. L’assiduité et le travail sur les outils du FM ne sauront que nous libérer de notre moi, nous libérer de cet ennemi que nous avons vu le jour de notre initiation, ce visage dans le miroir, ce moi, cet ego.

Et pour que nous soyons Egaux, sans l’influence de l’Ego, la Règle et l’Equerre nous mèneront au droit chemin : La règle puisqu’elle nous permet de suivre fidèlement une règle de vie alors que notre ego nous perdrait dans des réactions passionnelles ; et l’équerre parce qu’elle discerne le droit et le devoir. Ne soyons pas renfermés sur nous-mêmes mes frères et sœurs, ne nous enfermons pas non plus dans nos convictions, car seul on ne peut rien, et ensemble on est capable de tout. Et si un jour, mes frères et mes sœurs, mon Ego l’emportait, remettez-moi mon tablier blanc à la bavette relevée, et ramenez-moi au banc des apprentis, car c’est là que ma place serait.

Publié par Ouroboros 

source : >>> http://connaistoi-ouroboros.blogspot.fr/

vendredi 23 avril 2021

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Le Rite Français ou les Rites des Modernes, par Didier E 12/03/2013

VM, quelques mots d’introduction sur la genèse de cette Pl : Une des principales raisons ayant présidé à l’élaboration de celle-ci, est de répondre à un constat assez affligeant : peu de Maçons connaissent, même de façon succincte, l’histoire de la FM en général, et certainement encore moins l’histoire des Rites Maçonniques. 

Ainsi si vous pensez que le Rite Français Moderne puise ces sources essentielles en France, puisqu’il est dit « Français », et que c’est un Rite récent, puisqu’il est dit « Moderne », en tout cas plus récent que l’Ecossais Ancien et Accepté, vous avez tout faux ! N’étant nullement un historien, ni de la FM, ni du reste d’ailleurs, j’ai basé mon exposé principalement sur les écrits de nos FF Pierre Mollier, Ludovic Marcos et Roger Dachez, dont les travaux sont unanimement reconnus pour leur véracité historique. Il sera évidemment principalement question de Rite Moderne dans cette Planche, mais on ne peut évoquer ce Rite, sans parler des origines de la Maçonnerie spéculative, ni de son avatar, le Rite Français, ni encore de son « meilleur ennemi » le Rite Ecossais ! C’est donc à un petit voyage inter-rite, que je te convie, ainsi que nos FF sur les Col…

Quelques petites définitions personnelles : pour poser le décor, VM

- Définition du Symbole : représentation concrète d’une idée abstraite, le Symbole n’impose rien, il doit suggèrer…et ce qu’on y voit est fonction de l’état d’éveil de l’individu. C’est un outil de compréhension et de transmission. Et, ce qui n’est pas banal, le Symbole parle aux yeux autant qu’au cœur…

- Définition du Rituel : Le Rituel consiste à la mise en œuvre de divers éléments moraux, physiques et matériels, de paroles et de gestes, de lieux et d’objets, de sons, de signes, régie par une scénographie qui est elle-même l’instrument d’un programme qui peut aller du religieux à l’idéologie.

En FM, nos Rituels sont réellement physiques en s’adressant à tous nos sens. Dans l’exécution du même Rituel, avec ses habits, insignes, démarches, saluts, acclamations, paroles…chaque F confirme son engagement et perçoit la même détermination chez les autres FF.

Le Rituel Maçonnique est dès lors, à mon sens, un élément fondateur de la fraternité qui règne au sein d’une L…

- Définition du Rite : les Rituels Maçonniques appartiennent tous à un Rite particulier (RFM, REAA, RER, RFR, RYork, RMM…j’en passe et certainement des pires, VM !). Le Rite Maçonnique est un ensemble de conception, de traditions, de règles et d’usages qui compose une manière d’être et de fonctionner. Vous avez la chance de travailler dans cette L, au R des M, qui est, selon moi, la forme la plus pure, la plus proche de l’esprit de la Maçonnerie pionnière de la bande à Anderson et Désaguliers.

- Définition historique du vocable « Free-mason » : dès l’érection des grandes cathédrales en Europe vers le XIIIeme siècle, on opéra une distinction entre les maçons de pose (layers) et les maçons de taille (hewers). Ensuite, parmi ces maçons de taille, on sépara les techniciens grossiers (rough masons) des véritables artistes de la pierre, surtout des pierres fines calcaires que l’on trouvait en Normandie ou dans le Yorshire par ex. Cette pierre précieuse que l’on pouvait délicatement ouvrager était appelée « pierre franche » (en anglais, freestone). Les maçons aptes à travailler sur cette pierre furent dénommés Freestone Masons et, par contraction : Freemasons ! (diff de freeman Masons = franchises).

Des origines de la FM spéculative

Fi des mythes fondateurs faisant remonter l’origine de notre Ordre aux templiers, voire à l’Egypte antique, VM ! Mais la FM n’est pas née non plus avec la création de la GL de Londres en 1717, comme on l’entend souvent !...La FM spéculative prend probablement son envol en Ecosse au cours du 17ème siècle… quoi qu’il faille, au vu des dernières recherches historiques, tordre le cou à la « théorie de la transition », longtemps en vogue, qui préconisait qu’une Loge opérative soit devenue, au fil du temps, une Loge spéculative ! Les derniers indices (mais le fil complet de l’histoire se perd encore dans les méandres de ce labyrinthe !) déterminent que c’est bien à partir des deux mots de métiers J et B (manuscrits Sloane ou Dumfries), que les us de la FM spéculative vont s’organiser, posé sur le cadre spatial et avec une vision à la fois historique et spirituelle du T de Salomon !

La théorie de l’emprunt semble prendre le pas : emprunts de certains usages de Loges opératives écossaises (comme le mot de Maçon en JetB), acceptant quelque fois des non-opératif (accepted masons), par les premières loges purement spéculatives, prenant naissance, celles-là, principalement en Angleterre, fin XVIème siècle.

Pourquoi l’éclosion de cette FM spéculative à ce moment de l’Histoire ?

Au niveau politique, après bien des turpitudes et des décennies sanglantes, début 1700, on assiste en Angleterre, à un processus d’établissement pacifique de la nouvelle dynastie royale, prête à des accomodements avec le Parlement…et tous les Anglais de cette époque aspiraient à la paix comme à la prospérité économique ! Dans ce climat particulier, la Grande Loge apparaît comme un lieu où pouvait à la fois s’accomplir la réconciliation des élites et du peuple et la volonté commune de donner à l’Angleterre une paix civile durable ! N’est-il pas remarquable, comme le note notre F Roger Dachez, qu’un an après l’apaisement des derniers troubles, la Grande Loge se crée et qu’on trouve dans les premières constitutions d’Anderson de 1723 au titre 2 des Obligations : « Le maçon est un paisible sujet vis-à-vis des pouvoirs civils et ne doit jamais se mêler aux complots et conspirations contre la paix et le bien-être de la nation ».

Sur le plan religieux : il est évidemment révélateur que deux des principaux auteurs des Constitutions aient appartenus à des confessions qui s’étaient naguère affrontées !...et on rappellera le titre 1er des obligations de 1723 « concernant dieu et la religion »… son sens paraît assez clair, si on le replace dans son contexte… il est question « de cette religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord »… n’oublions pas que les bouddhistes et autres musulmans ne se pressaient guère à Londres à cette époque ! D’ailleurs, ne nous leurrons pas, la phrase tirée des Constitutions de 1723 « les Confessions ou dénominations qui aident à les distinguer » désignent les différentes églises chrétiennes qui se cotoyaient alors en Angleterre !

Quant aux « athées stupides et aux libertins irréligieux », leur exclusion est une concession naturelle à une époque où l’appartenance à une communauté écclésiale faisait partie intégrante de l’identité sociale.

Sur le plan intellectuel : on ne peut que s’interroger sur le fait que dans les années 1725-1730, 80 membres de la Royale Society faisaient partie des plus ou moins 250 Maçons ressencés de l’époque ! L’apport de ces cerveaux anglais donna évidemment un coup d’accélérateur à la transformation de cette proto société initiatique basée sur la Maçonnerie de Métier, en véritable société initiatique, avec un background historico-mythique de grande amplitude !

La transmission continentale

Très rapidement après 1717, les premières Loges françaises s’établissent à Paris, (dans les années 1725), souvent sous l’impulsion des représentants de la Grande Loge de Londres qui y imposent leurs règles. La Maçonnerie sur le territoire français est à ce moment calquée sur la Maçonnerie Andersonnienne ( à 2 degrés - le 1er degré appelé apprenti-entré dans lequel on confère les mots et signes J et B – le 2ème deg comp de métier, appelé qq fois Maître maçon avec le mot en MB). Entre 1730 et 1740, le 1er deg se dédouble pour donner les deg d’App et de Comp et l’ancien 2ème devient de facto le 3ème, càd le grade de M, enrichi de la toute récente légende d’Hiram. Presque tout de suite, en France, toute une série de Grades voient le jour, prolongeant le drame d’Hiram : il va de soi que l’assassinat du maître amène à se poser mille questions : va-t-on le venger ? Qu’est devenu son message perdu ? etc… On peut évidemment et facilement embrayer en faisant du Grade de Maître, le premier des « Hauts-grades »…

A ce moment, on peut presque dire qu’il n’y avait qu’une maçonnerie en Grades Bleus… la place des Col et des Surv, les pas d’App, la batterie : tout est déjà comme dans le Rite Français actuel !... et cela des 2 côtés de la Manche ! C’est déjà ce qu’on peut appeler le Rite des Modernes !

Mais, en Angleterre, à partir de 1740, va commencer une longue lutte entre les Moderns, fidèles aux usages de 1717-1723, et les Anciens (arrivés pourtant après !) menés par Laurence Dermott. Ces derniers invoquant une tradition antérieure, peut-être en vogue au XVIIème en Ecosse notamment, et traitant donc les « Andersonniens » de « Moderns » pour avoir, selon leurs dires, perverti les anciens usages de la Maçonnerie! Il semble évident que les FF Irlandais notamment, et les FF d’origines modestes en général, n’étaient guère les bienvenus au sein de la Maçonnerie Andersonnienne… et il faut voir là, le point de départ de la création de l’autre Grande Loge : celle des Ancients. Rien de vraiment idéologique ni de religieux ne séparaient ces 2 groupes maçonniques !... mais beaucoup plus le statut social et la nationalité !

Les Anciens vont donc notamment, intervertir les Col et la place des Surv (JB), remplacer la batterie par The Three Distincts Knocks et commencer le pas par le pied gauche ! Toutes ces pratiques seront reprises au sein du REAA, bien plus tard…

Cette lutte fratricide, ne prendra fin qu’en 1813 par la réunification des 2 Obédiences rivales en Grande Loge Unie d’Angleterre et l’adoption du Rite Emulation. Ce petit tour en Angleterre, pour vous dire que, pendant ce temps- là, la France n’a pas connu cet affrontement et que la FM française a poursuivi sa route selon la forme primitive reçue par les Moderns, bien avant qu’on ne les appelât ainsi !... C’est le Rituel des Moderns qui va se diffuser en France pendant le XVIIIème siècle, le seul Rituel connu pour les grades bleus ! Ce Rite des Modernes, qui deviendra bien plus tard le Rite Français n’a pas de nom à l’époque : c’est juste la FM !...

Entre 1750 et 1760, on constate un foisonnement de grades, dits « écossais ». Rien à voir avec l’Ecosse, mais plutôt un terme « prestigieux » voulant dire « hauts-grades » et aussi « différent » de ce qui se pratiquait… probablement aussi parce que les FF avaient encore à l’esprit le rôle éminent de l’Ecosse dans la genèse de la FM. Nombres de ces grades étaient redondants sur les thèmes Hiramiques et Chevaleresques, par exemple. L’histoire des Hauts-Grades, elle, est vraiment une histoire française !

C’est donc dans un contexte de rivalités que le jeune GODF décide en 1773 de réguler les usages maçonniques. Dans l’avant-propos de Rituels qui vont être adoptés, il est dit que le travail du GODF consiste « à maintenir l’essentiel des usages dans leur antique et respectable pureté et à amener l’uniformité longtemps désirée ». Ce n’était pas nécessairement le chaos comme il fut écrit, mais à tout le moins foisonnement de Rituels pseudo-équivalents !

Il faudra plus de 13 ans à différentes Commissions et autres Chambre des Grades pour venir à bout de ce travail ! Un des grands artisans de la rédaction finale des Rituels fut le célèbre F Orat Roëttiers de Montaleau.

Parallèlement, le GODF décide, en 1784, la création du Grand Chapitre Général de France. Celui-ci range les grades connus en 4+1 Ordres dits de Sagesse. Ces 4 Ordres de Sagesse (Elu, Gd Elu, Chevalier d’Orient, Prince RX) plus le 5ème Ordre qui servit d’Académie en étudiant les connaissances provenant des divers systèmes, des grades non retenus au sein des 4 premiers Ordres, ainsi que de coordination administrative. Le vrai Rite Français en 7 Grades est né… mais il ne s’appelle pas comme cela, à cette époque !

En 1786, le GODF adopte et vend aux LL un Rite sous forme manuscrite en livrets pour les 3 premiers grades. Ce n’est qu’en 1801, qu’une version assez fidèle à la version de 1786 est publiée, sous le titre « le Régulateur du Maçon ». Différence notable par ex : il est peu fait mention de Dieu dans les Rituels de 1786, ce qui pour l’époque est remarquable, mais quand même : l’Obligation au Grade d’App est prêtée « sur le glaive, symbole de l’homme devant le GADLU, qui est Dieu ». La mention « qui est Dieu », sautera dans la version de 1801 ! Ouf ! A noter aussi, que les travaux ne s’ouvre et ne se ferme pas à la Gloire du GADLU ! La Bible, apparemment pas toujours présente, n’est considérée que comme un des trois meubles de la Loge, avec l’Equerre et le Compas. Rappelons, qu’au Rite Français, les Trois Grandes Lumières de la Maçonnerie seront toujours la Lune, le Soleil et le Maître de la Loge, représentés par 3 grands chandeliers autour du tapis de Loge, en position SO, NE et SE ! Enfin, il n’y a pas de prières pendant les Banquets ! Youpie !...

Un autre ouvrage, appelé « le Régulateur du Chevalier Maçon » sera lui destiné aux Chapitres et fera mention des Rituels des 4 Ordres de Sagesse.

Pendant le XIXème siècle, le Rite Français (il s’appelait désormais comme cela, depuis l’avènement du fameux Rite Ecossais Ancien et Accepté en 1804) connut des changements et virevoltes, au gré de l’Histoire. Si les Loges vont adopter en 1849, le ternaire Liberté-Egalité-fraternité, en 1858, sous le second Empire, le Rituel dit de Murat , c’est à dire imposé sous la Grande Maîtrise du prince Murat, place l’invocation du GADLU à tous les carrefours ! Un déisme ambiant régnait alors dans les Loges…

En 1877, revirement de situation, le GODF votant la suppression de l’affirmation dogmatique selon laquelle la Maçonnerie aurait pour base la croyance en Dieu et en l’Immortalité de l’Ame…re-Ouf ! Et, dans la foulée, en 1887, le Rituel dit Amiable (Louis) voit le jour : le Rite Français se présente dans une version laïcisée, imprégnée de positivisme, mais on a singulièrement taillé dans l’essentiel des pratiques rituelles…

Citons encore une solide évolution du Rite sous l’Egide d’Albert Groussier après la 2ème guerre mondiale, seulement. Le Rite « Groussier » va permettre la réhabilitation d’un cérémonial digne de ce nom, tout en intégrant des principes novateurs. C’est sur cette base que travaille encore le GODF aux 3 premiers Grades, après quelques mises à jour, dont la dernière date de 2002.

Dans les Hauts-Grades, le système à 33 degrés du REAA, dès sa naissance officielle en 1804, sous l’égide d’Alexandre de Grasse-Tilly, a connu un essor rapide et considérable, qui signera petit à petit, l’abandon du système Français des 4 Ordres de Sagesse. Plus on avait de titre ronflants, Prince de ceci, Chevalier de cela, et mieux c’était… et là, le REAA est imbattable !

Il est à noter que le Rituel Murat de 1858, conservait 7 grades mais remplaçait les Ordres de Sagesse (Elu, Grand Elu Ecossais, Chevalier d’Orient et Souv Prince Rose Croix) par 4 étapes du système REAA : le 18ème, le 30ème (kadosch), le 32ème et le 33ème deg. A partir de ce moment, le Rite Français, mutilé ne comporte plus virtuellement, et pour longtemps, que les 3 premiers degrés ! Il est à noter que ce sont les mêmes Chap, sans changer de nom, qui vont progressivement passer des Ordres de Sagesse au système du REAA !

Pendant plus de cent ans, les 4 Ordres de Sagesse du RF sont restés en sommeil !... ils sont maintenant réveillés, mais c’est une autre histoire, VM !

Les Fondamentaux du Rite Moderne

De fin XVIIème à début XVIIIème, en Angleterre, sont apparues de nombreuses divulgations dévoilant les soi-disant « secrets » de la FM. Elles font apparaître les éléments de Rituels que l’on trouvera de façon constante en Angleterre, et ensuite en France : position des Col JetB, piliers F, S, B, tapis de loge, pavé mosaïque, Lumière de la Loge : càd Lune, Soleil et M de la Loge, batterie en 2+1, pas du Maçon commençant du pied droit, signes guttural et pectoral, attouchements…c’est l’ensemble de ces pratiques rituelles qui vont se retrouver sur le continent et servir de base à ce qu’on appellera plus tard le Rite Français.

Au cours du 18ème siècle, ces Rituels se sont étoffés et enrichis de divers symboles et d’évocations soit empruntées à d’autres traditions ésotériques antiques, soit réellement créées : ainsi les « voyages » datent de 1730, le « dépouillement des métaux » de 1740, le « cabinet de réflexion » de 1765…

Selon notre F Ludovic Marcos (Conservateur du Musée de la FM, rue Cadet à Paris), la fixation du rite des modernes « à la française » en 1785 est un évènement majeur et de longue portée : c’est la cristallisation de ce que les Loges pratiquaient depuis un demi-siècle ! Une codification réussie, dans une authenticité totale et sachant apporter les bonnes réponses au regard des nécessités de l’époque ! Cet équilibre entre tradition et modernité, et l’élégance qui s’en dégage, pleine de sens, fleure bon les Lumières !

Le Rite Moderne Français pur, il est maçonnique, mythique et symbolique

Il comporte depuis ses origines trois grades bleus et cinq Ordres de Grades.

Il privilégie la tradition conviviale des origines anglaises, le respect et l’amour des Lumières, une certaine idée de la Laïcité et la seule raison.

Spécificités du Rite Français

• la loge des ouvriers maçons se tient dans le Porche du temple, et non dans le temple….la loge étant traditionnellement située HORS du temple, on y voit la voûte étoilée.

• Les trois grandes lumières sont : le solei - la lune - le Maître de la Loge. Il n’y a jamais d’autel séparé, mais « le livre des statuts généraux de l’Ordre » est disposé sur le plateau du Vénérable.

• La colonne des apprentis est J, la colonne des compagnons est B.

• Les trois grands chandeliers constituent une équerre ayant pour base l’Orient et non l’Occident, et représentent le soleil, la lune et le maître de la Loge. La position inverse, ayant pour base l’Occident, est écossaise.

Les autres spécificités du Rite Français de 1786 sont :

* le simulacre de la saignée, le calice d’amertume, le serment prêté sur les statuts de l’Ordre et l’épée, symbole de l’honneur.

* la position d’ordre en posant la main au col, de manière que le larynx se trouve entre l’index et le pouce, l’avant-bras à plat sur la poitrine ; pour faire le signe, on élève ensuite le coude et la main trace le niveau, et on abaisse ensuite la main par perpendiculaire. La position d’Ordre au Rite Français, comme au Rite Ecossais Rectifié, contredit l’inconfortable position d’ordre anglo-saxonne, d’origine « ancienne », coude levé.

En Belgique :

Voici ce qu’affirme le GOB sur son site officiel Internet : le rite moderne ou rite des Modern(e)s : rite de fondation du Grand Orient de Belgique, également parfois appelé rite français, inscrit dans la filiation de la Grande Loge de Londres de 1717 dite « Grande Loge des Moderns »; c’est un rite basé sur la quête de la Raison, de l’Homme maillon de la chaîne sociétale…

En fait, en Belgique, ce que nous appelons Rite Français, est généralement un sérieux meltingpot, comme on dit à bxl !...avec des influences écossaises ou militaires marquées.

Résumé des caractéristiques et emprunts du Rite Moderne Belge

-L’initiation d’apprenti, en ses voyages, est assortie d’épreuves et pas seulement de purifications.
-L’ouverture et la fermeture de la Bible est une greffe des rites anglais. De même que les serments prêtés sur la Bible.
-Le serment d’obéissance de l’Orateur au VM est un vestige de l’Empire.
-Les 3 grandes lumières Bible équerre compas ; c’est une greffe des Anglais.
-Les 3 chandeliers avec base à l’Occident proviennent de l’Ecossisme en général.
-La loge devient le temple, comme au REAA
-Les grades deviennent des degrés, comme au REAA et en Angleterre.
-Les ex VM deviennent Couvreurs « par humilité », ce qui revient à dévaloriser le rôle essentiel du Couvreur de la Loge ; c’est propre au RMB.
- Il y a un autel dans la Loge, ce qui est une greffe du REAA, des Anglais mais surtout des Eglises de toutes obédiences.
- Les déambulations en loge des FF « au signe de fidélité », c’est une greffe militaire et anglaise.
- Enfin, last but not least, la chaîne d’union se faisant mains dégantées, afin, disent les auteurs classiques, que le fluide circule !!! Ce qui est une greffe des occultistes du XIXe siècle.

Ah, le vilain petit rite bâtard que voilà, me diras-tu, VM ?... Peut-être effectivement moins « pur » que le véritable Rite Français… Mais, en Belgique, nous pouvons dès lors, nous prévaloir d’une richesse de toutes ces différences, très sensible d’une Loge à l’autre lorsque nous voyageons au sein du GOB par ex… ce qui tranche par rapport au RF assez uniforme sur l’entièreté du territoire hexagonal.

Petit bémol du « vrai » Rite Français selon moi, le GODF se l’est véritablement approprié, et le considère comme SA chose… ex de l’excommunication en règle subie par les FF Belges à l’origine du renouveau des Ordres de Sagesse en Belgique !

Ce qui définit le Rite Français, c’est toujours son système symbolique et rituel, mais, nos FF français, rajouteraient et son identification historique au GODF !... là où le bat peut blesser, c’est que cette appartenance peut engendrer une signification idéologique au Rite ! Confondre l’action historique du GODF avec une certaine vocation messianique du Rite Français, que l’on supposerait destiné depuis ses origines à défendre l’esprit laïque et à établir la République, est une absurdité, toujours bien encrée chez certains FF, mais que les historiens de la FM ne manquent pas de relever !

Finalement, l’essentiel dans ces notions de rite et de rituel, n’est ce pas la Quête de sens ?

Un ex : où sommes-nous ? Je revendique haut et fort que nous sommes dans une L ou un At, pas dans un T !...

Le vocable Temple possède, pour moi, une connotation quelque peu religieuse qui m’ennuie un peu…juste un peu, VM et ce n’est pas cela l’important. Le mot Loge, a l’avantage de faire parfaitement référence à nos ancêtres bâtisseurs. De plus, historiquement, les Maîtres Bâtisseurs et leurs ouvriers se réunissaient dans ces Loges, souvent sans toit, qui étaient la plupart du temps adossés à la construction qu’ils réalisaient. Regardons autour de nous : on voit la voûte, il n’y a donc pas de toit. Les Col J et B sont ainsi devant le T et non pas dedans, comme c’est d’ailleurs décrit dans la Bible. Nous travaillons donc, mythologiquement sur le parvis du T de Salomon et nous sommes réunis dans cette Loge, symboliquement, pour travailler au plan d’un Temple qui ne sera jamais terminé… celui de l’Humanité !...

Ce qui compte, encore une fois, c’est la cohérence du propos… si un F préfère le vocable Temple et a sa propre explication cohérente, pourquoi pas, VM… mais, je crains seulement que cela colle alors moins bien avec notre Rite Français !

La Loge est en tout cas un At où travaillent des ouvriers : VM, ce midi j’ai un peu bossé pour présenter cette Planche, mais tous les autres FF présents ce midi sont aussi au Travail, ils réfléchissent à chaque phrase que je leur propose, et analysent mes propos selon leur filtre personnel… personne ne peut être spectateur en FM !... Personnellement, je suis en tout cas, moins un symboliste dans l’âme, qu’un zélé ritualiste… cherchant plus la mise en condition et l’émotion du moment, que la masturbation intellectuelle.

En conclusion, VM, Nous pouvons être fiers de l’héritage que ce Rite des Modernes nous a laissés ! Car il est évident que ce Rite véhicule les plus anciennes traditions rituelles et symboliques de la maçonnerie spéculative ! Mais, ce Rite a aussi été à l’écoute des changements d’époque et de sociétés, et a pu évoluer pour nous donner ce tout cohérent, imprégné de tradition et vecteur de progrès.

Je terminerai par une note personnelle : je pense que chaque Loge peut interpréter et adapter le Rite. La liberté et la variété d’usage devient alors une grande richesse… mais il faut garder le socle historique et fondateur de ce Rite… tout en évitant, le traditionalisme fixiste !

S’il est de bon ton de décrire la FM comme progressiste et progressive… comment pourrions-nous dès lors, fonctionner avec des Rites fixés mot pour mot !...

Je ferai mienne cette maxime de Martin Buber : « La tradition est la plus belle des libertés pour la génération qui l’assume avec la conscience claire de sa signification, mais elle est aussi l’esclavage le plus misérable pour celui qui en recueille l’héritage par simple paresse d’esprit »

J’ai dit, VM !

Didier E, VM de la RL Les Degrés du Temple à l’OR de Jodoigne

samedi 6 février 2021

∆∆∆ ∆∆∆ JUSTICE, CHARIA ET LAÏCITÉ par le F:. MC | Planche (restricted access)

Le sujet est inépuisable, mais il temps d’aborder l’autre volet de réflexion : la Charia.

Parce que le sujet au regard de l’approche démocratique de l’Islam est brûlant. A peine élus aux dernières élections communales, les deux représentants du Part Islam ont clairement décrété qu’en cas de « majorité démocratique », il y aura lieu de faire de la Belgique un Etat Islamique et de proclamer l’application de la Charia. 

Ceci doit être mis en concordance avec les déclarations Anjem Choudry en Grande-Bretagne, qui évoque « la bannière de la Charia » flottant sur le 10 Downing street en l’an 2020, tenant compte de ce qu’en Angleterre, il y aurait 500 conversions par jour.

Tel est bien le chemin emprunté par l’Islam conquérant parce qu’il est impossible d’obliger une personne à croire en un Dieu: tout juste peut-on lui imposer de fréquenter un lieu de culte et de faire semblant d’embrasser la Foi. Souvenez-vous du célèbre « Paris vaut bien une messe » d’Henri de Navarre. Mais surtout pour imposer la religion dans la société, il faut substituer aux lois profanes des lois religieuses et des tribunaux qui les appliquent. Alors, je vous propose de développer l’approche de la Charia en trois points successifs. Sa définition au regard de la tradition religieuse, son existence actuelle dans les pays islamiques, et son influence dans les pays à tradition occidentale.

Qu’est-ce que la Charia ? 

Sujet trop vaste et difficilement synthétique, tant les étapes historiques et les démarches interprétatives diversifiées sont nombreuses. Tentons une approche simple. Étymologiquement, la Charia est le « chemin pour respecter la loi de Dieu », la voie qui mène le croyant à la félicité. Si le Coran contient la loi divine, elle n’est ni explicite, ni factuelle, ni codifiée. Et pourtant la Charia est une doctrine normative. Cette doctrine contient les règles formulées par les savants musulmans, dérivées du texte sacré. Il n’en existe pas de version unique applicable à tous les musulmans. La Charia apparaît comme un système plus large que les systèmes juridiques occidentaux. D’une part, elle règle non seulement les rapports du fidèle avec la communauté et l’Etat, mais aussi avec Dieu et sa propre conscience. Elle représente aussi l’expression de la volonté divine, révélée au Prophète.

Dans la tradition classique, la détermination de la règle juridique était multiple. La sunna, basée sur les paroles du Prophète, le processus de l’ijtihad, le travail d’interprétation du juriste pour arriver à la conclusion de l’existence d’une norme dans le texte sacré, l’ijma, consensus des témoignages des compagnons de Mahomet. Qui peut dire le droit (Mujtahid) ? Un croyant ordinaire n’a pas le droit de mener lui-même l’interprétation s’il n’est pas qualifié. La qualification est reconnue par deux personnes justes et savantes ou une opinion partagée de plusieurs témoins. Mais la Charia se réfère aussi à différentes formes coutumières d’organisations politiques et sociales, et de comportements individuels qui trouvent leur source dans les communautés musulmanes de plusieurs pays. La Charia se compose dans la diversité de ses normes à la fois de la description du système théologique, éthique et même mystique près des Soufis, et aussi en tant que système législatif, la fiqh, se rapportant au droit codifié individuellement par les Etats musulmans, c’est la mise en pratique objective des règles religieuses. Diversité d’origine et d’interprétations, la Charia est donc un amalgame, mais un amalgame comptant plusieurs règles récurrentes se rapportant toujours au Coran et aux 5 piliers fondamentaux de l’Islam. L’aspect profane de la Charia porte sur des points tels que les transactions financières, les dotations, les règles d’héritage, le mariage, le divorce, la garde des enfants, les infractions pénales. Ces règles civiles prévoient la mise sous tutelle de la femme et son absence de droits à l’égal de l’homme et érigent en infraction l’apostasie, l’homosexualité, la fornication hors mariage.

La procédure judiciaire instaure le tribunal coranique. Comment fonctionne-t-il ?

Il n’y a pas de procureur, ni d’avocats. Le procès se déroule en public. Certains types d’infractions mettant en cause les intérêts des particuliers ne peuvent être poursuivis que sur plainte de la victime ou de ses héritiers (fausse imputation, talion, vol). En revanche, pour les infractions à la loi divine (les houdoud sauf le vol, la fausse imputation, l’apostasie et l’hérésie), la seule présentation spontanée de témoins ou l’aveu de l’auteur peut donner lieu à la saisine du juge. Comme cette action ne donnait pas lieu à une réparation en faveur de la victime, elle est a été qualifiée d’« action désintéressée ». La preuve par témoins joue un rôle prépondérant dans la charia. En effet, l’introduction de la loi islamique a eu lieu à une époque et dans une région où l’écriture était peu répandue, et dans une culture s’appuyant sur une forte tradition orale. Dans ce contexte, le texte coranique ou les hadiths fixent souvent le nombre de témoins requis ou les autres moyens de preuve. Les relations hors mariage doivent par exemple être prouvées par le témoignage de quatre hommes, le meurtre, le vol ou les lésions corporelles par l’aveu ou le témoignage de deux hommes. Les infractions relevant de la catégorie des Taʿzīr (infractions les moins graves) peuvent être prouvées par tout moyen entraînant la conviction du juge, sous réserve de sa validité. La présomption d’innocence joue en faveur de l’inculpé. Il appartient donc au demandeur d’apporter la preuve de sa requête. La charia insiste sur la nécessité que la preuve soit irréfutable, ce qui réduisait les possibilités de poursuite. L’inculpé a par la suite la possibilité de présenter la preuve contraire ou de prêter serment sur son innocence. Il existe une possibilité de contre-témoignage. De même, lorsque deux personnes fiables témoignent contre un témoin devant le juge lors d'un jugement, la condamnation ne peut avoir lieu, Ceux-ci peuvent témoigner contre un ou plusieurs autre(s) témoin(s) affirmant une chose erronée ou mensongère devant le juge lors d'un jugement. Ce contre-témoignage peut donc tant concerner la fiabilité des témoins eux-mêmes que la crédibilité du crime. Étant donné qu'il faut le nombre minimal qui est de deux ou quatre témoins en fonction du crime commis pour l'application de la peine, si le nombre après contre-témoignage n'est plus atteint la condamnation n'a plus lieu. Dans la tradition les peines corporelles étaient appliquées : flagellation, lapidation, amputation, décapitation. Peines empruntées aux systèmes antérieurs à l’avènement du Prophète. De nos jours, ces peines ne correspondent plus depuis longtemps aux critères d’amendement du délinquant qui fondent les politiques pénales en vigueur aujourd’hui. Cela explique que certaines peines soient tombées en désuétude dans certains pays, mais pas tous, depuis plusieurs siècles déjà. D’autant que beaucoup d’Etats à majorité musulmane ont copié les systèmes judiciaires européens. Mais la poussée du religieux dans ces mêmes Etats entraîne des revendications poussant au rétablissement de la Charia comme seul instrument juridique. Ces revendications ont été accueillies de manière importante. Ainsi, les pays dont la législation s’inspire plus ou moins fortement de la charia sont les suivants : l’Arabie saoudite, le Koweït, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Qatar, l'Oman, le Yémen, l’Iran, le Pakistan, l’Afghanistan et la Libye. De plus, la charia a été introduite dans la législation de certains pays au cours du XXe siècle : le Soudan, l'Égypte (en tant que « source du droit »), et quelques États du nord du Nigeria, et la Somalie. Le mariage civil n'existant pas en Israel, les musulmans de ce pays sont soumis au Droit musulman en ce qui concerne le statut personnel. Chaque Etat organise dans sa Constitution la cohabitation des systèmes, voire l’exclusion de règles laïques comme ce fut le cas au Soudan, en 1989, quand les Frères musulmans prirent le pouvoir. Ces règles imposèrent à l’Etat des lois pénales faisant référence au Coran et aux innombrables traditions (hadiths) : peine capitale ou mutilation contre les apostats, contre les rebelles à l’ordre public musulman, contre les fornicateurs et le grand banditisme. Aussi des lois civiles comportant un code de la famille qui soumet une femme musulmane à une tutelle permanente et prohibe pour elle tout mariage interconfessionnel, ainsi que des règles discriminatoires fiscales à l’égard des non-musulmans. En Egypte, le système paraît hybride. La Haute Cour Constitutionnelle a d’abord refusé de donner explicitement une valeur supra-constitutionnelle à la Charia en affirmant que la Constitution est un ensemble de principes homogènes, tout en reconnaissant l’existence de principes absolus. Ce sont les juges qui ont imposé la loi coranique se référant à l’ordre public égyptien, dans lequel la religion constitue un élément fondateur de cet ordre public. Le Pakistan est un modèle de complexité, né de problèmes politiques internes. Si le système repose sur la Common Law, la Constitution nouvelle s’est engagée à mettre l’Etat en conformité avec les règles religieuses. Le système s’est totalement détérioré, par le rejet de la modernité causée par la perte de confiance de la population à l’égard des régimes totalitaires successifs confrontés au problème de la corruption. Les évolutions de la prise de pouvoir de la Charia dans ces différents pays fait dire qu’on assiste à une islamisation du progrès et non à une évolution progressiste de l’Islam. Avec un bémol pour le Maroc, où le système apparaît comme paradoxal. Reposant sur la « Commanderie des Croyants », l’Islam est la religion d’Etat. Mais la Charia s’avère comme non déterminante, même si il y fait référence. 

Qu’en est-il de la Charia dans les pays de tradition occidentale ? Question importante eu égard au phénomène massif de l’émigration. 

Aux Etats-Unis, où il existe une communauté musulmane très importante, la liberté religieuse n’a pas entraîné de pénétration de la Charia dans le droit. Les juges s’en réfèrent toujours au droit traditionnel libéral et sécurisé. Au Canada, le problème s’est posé en termes différents. Alors le système reconnait depuis le XIXème siècle l’arbitrage privé appliquant des règles religieuses pour régler des conflits familiaux, l’annonce faite par Syed Mumtaz Ali en 2003 de la création de l’Institut Islamique de Justice Civile a créé l’événement. La polémique fut violente, notamment par le voix des associations féministes. Tout le problème de l’arbitrage privé est posé en l’espèce et soumis aux tribunaux en cas d’appel au cas par cas. Le débat n’est pas tranché.

En Allemagne, si la Constitution, malgré sa première phrase qui énonce « reconnaître sa responsabilité devant Dieu et l’humanité », et les règles de droit civil ne permettent pas comme telle l’application de la Charia, d’autant que l’Islam, deuxième religion du pays, n’est pas reconnue comme telle. Mais certaines décisions peuvent surprendre. Ainsi le 21 janvier 2009, un tribunal d’Hambourg a-t-il jugé que « les musulmans ont une compréhension différente du viol et que cela doit être pris en compte ». Autre décision concernant le refus d’envoyer les jeunes filles à la piscine : « ces choses sont en contradiction avec les principes de l’Islam, le religion de ce jeunes filles, et donc, à la lumière de la liberté de religion, les musulmanes ne peuvent pas être forcées de faire ou d’apprendre des choses incompatibles avec leur religion ». D’autres décisions font référence à des passages de la Sourate, concernant l’acceptation que des coups soient portés par un mari à sa femme ou à sa fille.

En Grande-Bretagne, des conseils de la Charia rendent des avis consultatifs, surtout en matière familiale. Ces tribunaux, qui siègent principalement dans des mosquées, règlent des différends financiers et familiaux en fonction de principes religieux. Ils rendent des décisions qui peuvent être pleinement exécutoires si elles sont entérinées par des cours de justice nationales. Lord Nicholas Phillips, président de la magistrature d’Angleterre et du Pays de Galles, avait proposé d’accepter le droit islamique, dans les procédures de conciliation. « Il n’y a pas de raisons pour lesquelles les principes de la charia, ou de tout autre code religieux, ne pourraient pas être le fondement d’une médiation ou d’autres formes alternatives de résolution des conflits », avait-il déclaré. Mais si la médiation tenant compte de la charia échoue, « les sanctions seront issues des lois d’Angleterre et du Pays de Galles », avait-il précisé.

En Belgique, les questions se posent devant les tribunaux en matière de droit international privé, l’application par nos tribunaux de règles d’un autre Etat à des résidents sur notre territoire. L’ordre public belge rejette les situations nées de la tradition religieuse à caractère discriminatoire. A épingler pourtant deux décisions de justice. Une veuve, deuxième femme d’un mariage polygame reconnu au Maroc, a-t-elle droit à une pension partagée avec la première épouse? La Cour Constitutionnelle s’est prononcée en faveur de la demande.(4 juin 2009). Dans un arrêt du 15 mai 2009, la Cour d’Appel de Mons, à la question posée de l’infraction commise par un couple qui s’est marié religieusement avant le mariage civil, fait référence à l’interprétation du rite au regard de la tradition islamique et à l’incompréhension culturelle des candidats. D’autres décisions comme le port du voile dans l’entreprise tiennent compte des situations de fait tenant au statut du travailleur, sans référence à un droit né de la pratique religieuse. Disons que notre système judiciaire se montre parfois hésitant, mais conserve plutôt une absence de référence à la tradition extérieure.

Nous en arrivons à la comparaison entre notre système judicaire et la Charia. 

Ils reposent tous deux sur des structures similaires. Un préalable normatif, l’organisation du règlement des conflits, l’existence de sanctions. Mais la différence fondamentale repose sur la clé de voûte des systèmes. Notre droit est encadré par les principes constitutionnels et les Traités Internationaux qui imposent le respect de valeurs telles que l’égalité, la dignité, le droit à un procès équitable. La Charia n’a d’autre référence quelque soit le pays où elle s’applique, que le Coran, et les interprétations qui en sont faites. Un droit et un système judiciaire qui s’applique aux non-croyants. La Cour Européenne de Strasbourg s’est penchée sur la question de la compatibilité entre les deux systèmes et a rendu un arrêt de principe le 23 février 2003. Voici son plus important attendu.

« 72. A l'instar de la Cour constitutionnelle, la Cour reconnaît que la charia, reflétant fidèlement les dogmes et les règles divines édictées par la religion, présente un caractère stable et invariable. Lui sont étrangers des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l'évolution incessante des libertés publiques. La Cour relève que, lues conjointement, les déclarations en question qui contiennent des références explicites à l'instauration de la charia sont difficilement compatibles avec les principes fondamentaux de la démocratie, tels qu'ils résultent de la Convention, comprise comme un tout. Il est difficile à la fois de se déclarer respectueux de la démocratie et des droits de l'homme et de soutenir un régime fondé sur la charia, qui se démarque nettement des valeurs de la Convention, notamment eu égard à ses règles de droit pénal et de procédure pénale, à la place qu'il réserve aux femmes dans l'ordre juridique et à son intervention dans tous les domaines de la vie privée et publique conformément aux normes religieuses. (...) Selon la Cour, un parti politique dont l'action semble viser l'instauration de la charia dans un Etat partie à la Convention peut difficilement passer pour une association conforme à l'idéal démocratique sous-jacent à l'ensemble de la Convention.

124. La Cour ne saurait perdre de vue que des mouvements politiques basés sur un fondamentalisme religieux ont pu par le passé s'emparer du pouvoir politique dans certains Etats, et ont eu la possibilité d'établir le modèle de société qu'ils envisageaient. Elle considère que chaque Etat contractant peut, en conformité avec les dispositions de la Convention, prendre position contre de tels mouvements politiques en fonction de son expérience historique.

125. La Cour observe aussi que le régime théocratique islamique a déjà été imposé dans l'histoire du droit ottoman. La Turquie, lors de la liquidation de l'ancien régime théocratique et lors de la fondation du régime républicain, a opté pour une vision de la laïcité confinant l'Islam et les autres religions à la sphère de la pratique religieuse privée. Rappelant l'importance du respect du principe de la laïcité en Turquie pour la survie du régime démocratique, la Cour considère que la Cour constitutionnelle avait raison lorsqu'elle estimait que le programme du Refah visant à établir la charia était incompatible avec la démocratie (paragraphe 40 ci-dessus) ».


Dans le cadre de la réflexion de la place de l’Islam dans un monde démocratique, la question se pose de savoir si la modernité pourrait transformer la Charia, ce qui impliquerait une toilette totale de ses fondements et applications actuelles. La réponse apparaît comme résolument négative. Parce qu’issue de la croyance et de la tradition comme unique référence, la Charia s’oppose elle-même à toute transformation. Mais aussi parce que les Etats islamiques qui se sont dotés de Constitutions incluant son application sont sujets à des bouleversements politiques internes qui entraînent une radicalisation de la référence au passé religieux. Plus que jamais, la communauté laïque se doit de rappeler qu’il y a lieu de protéger les droits fondamentaux issus du Siècle des Lumières et ne tolérer aucune faille ni affaiblissement, sous peine de disparaître. Mais cette force nécessaire ne doit en cas exclure le dialogue avec ceux qui, de bonne foi, souhaitent participer à un monde fait de respect mutuel et d’enrichissement par les différences.

MC

samedi 9 janvier 2021

L’ennéade traditionnelle des outils, et la gradualité, par Eric R et Walter Mu | « Lumière Ecossaise » à l’O\D’Ollioules et «Acacia » à l’O\d’Asti 9 Juin 2018

La franc-maçonnerie avec ses trois grades établit une progressivité dans l’acquisition des connaissances. 

Après les 4 épreuves purificatrices de l’initiation, l’apprenti apprend le métier de la taille de la pierre et pour cela il apprend le bon usage des outils. Traditionnellement c’est l’échelle (ou les marches) qui sert d’archétype à la progressivité de l’enseignement. Cette échelle est celle de la Scala philosophorum, échelle à neuf degrés représentant les neuf outils et instrument de la réalisation et de perfection de soi. Cette échelle ascendante et descendante est décrite par Robert Ambelain dans « La symbolique maçonnique des outils » et nous en faisons ici une interprétation adaptée à notre étude.

Notons qu’il existe différentes hiérarchies dans l’ordonnancement des outils. Suivant les rites et il est courant d’étudier le symbolisme des outils deux par deux du fait de leurs interactions et de leurs complémentarités. Ainsi on étudiera volontiers les couples maillet et ciseau, le niveau et la perpendiculaire, et bien sûr l’équerre et le compas.

Les 9 instruments-outils du maçon de tradition suivant la tradition hermétique-alchimique des rituels Ecossais. 

Le maçon est préalablement accoutré comme il se doit, d’un tablier et de gants, quel que soit le grade. Il est donc en situation de travail tant physique, psychologique et symbolique. Ceci constitue un préalable sans lequel l’usage d’outils et instruments perd toute valeur initiatique. N’oublions pas que le temple maçonnique est une "imago mundi", une reproduction symbolique de l’univers dans sa totalité tant microcosmique que macrocosmique. Cette double représentation fait de l’échelle ascendante et descendante un axe de progression que nous pourrions appeler « axis Mundi ». Ainsi, la loi des correspondances vient à s’appliquer naturellement et le monde macrocosmique devient agissant sur le monde microcosmique, et inversement. Ce double flux irrigue la totalité du système initiatique. L’idée reste de progresser sur soi pour rejoindre la totalité et l’universalité. L’action sur soi n’est donc pas sans effet sur l’univers et inversement.

Les instruments de l’apprenti sont : 

                                       1° Maillet
                                       2° Ciseau
                                       3° Levier

Les instruments du compagnon :   

                                       4° Perpendiculaire
                                       5° Niveau
                                       6° Equerre

Les instruments du maître maçon :

                                       7° Compas
                                       8° Règle
                                       9° Truelle

Cette ennéade est encadrée en sont point de départ par l’initiation dont le processus initial se caractérise par la vêture de l’oeuvrant (le tablier et les gants), qui va transformer la pierre brute, jusqu'à la polir en pierre cubique à pointe et se termine par la légende palingénésique d’Hiram, consistant au relèvement du maître intérieur. Notons enfin que les lois de correspondances se retrouvent interprétées non seulement dans le sens vertical macro- microcosme, mais aussi dans le sens horizontal purement microcosmique où sont données des équivalences entre les éléments, les couleurs, les sens, les vertus, les arts libéraux, les nombres, les planètes. Ces équivalences sont censées réinsérer l’être dans un ensemble d’interactions globales.

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L’apprenti réalise la connaissance et la prise de conscience du Soi. C’est une renaissance à soi. 

L’apprenti s’identifie avec la pierre brute en phase de transformation par le travail.
Les vices de la pierre brute sont ceux de la nature profonde de l’apprenti.
Il s’agit donc d’inventorier ses propres vices. Ce sont les aspérités, défauts de la pierre, le tout constituant le Soi, et d’amener un processus de travail vertueux pour dégrossir, polir et rendre une forme carrée, puis cubique.

Les instruments permettent d’accomplir ce type de travail, à la fois d’investigation de l’esprit et de réalisation technique.

L’apprenti maçon observe, réfléchit, prend conscience des émotions, des passions, et de tout ce qui anime sa propre personnalité, sa propre conscience. À ce stade ce sont les pulsions primaires, propres à l’état évolutif de l’enfance qui déterminent irrévocablement le futur de sa personnalité, le caractère et les modalités comportementales.

Nos défauts découlent d’une énergie vitale déviée qui ne permet pas au Soi de se développer comme individu et d’interagir harmonieusement dans la société.

Ce sont les ressorts de la passion, des émotions et des impulsions primaires qui doivent être gérées, freinées, contrôlées et selon les cas modifiés. C’est dans ce cadre général que nous aborderons l’ennéade des outils.

Avant d’aborder la neuvaine, il faut en définir le socle.

Le tablier représente la vêture initiatique de l’apprenti. Le tablier est associé à l’élément Terre, qui indique aussi l’abîme ou la profondeur du cabinet de réflexion, grotte de laquelle en remontant, il prend conscience de sa corporalité.

Le tablier est associé à l’élément terre dont l’impétrant s’extrait avec cette retenue et cette crainte face à la lumière. En découlent l’avarice pour le vice et la prudence pour vertu.

On voit par cette association que le symbole est complexe, mais correspondance dans ses tenants et ses aboutissants.

Dans l’échelle philosophique, tout se tient et tout est cohérent.

L’apprenti utilise trois outils qui sont des aides pour sa progression :

- Le maillet symbole de la volonté agissante, emblématique du pouvoir et de l’intelligence, s’associe à l’élément eau, au vice de la gourmandise, et ayant pour vertu cardinale la tempérance.

- Le ciseau symbolisant le discernement dans l’action et l’efficacité, est associé à l’élément air, au vice de la luxure et pour vertu cardinale la justice.

- Le levier symbole de l’effort dans la réalisation et donc de puissance, est associé à l’élément feu, au vice de la paresse et à la vertu cardinale de la force.

L’apprenti, en gravissant les trois premiers degrés de cette échelle à neuf barreaux, effectue paradoxalement une plongée dans se profondeurs secrètes qui sont ni plus ni moins les états élémentaires et inférieurs de l’être. Son état est prénatal, sa naissance se fera dans le monde de la matière. C’est donc la force, l’inconscient et l’instinct qui constituent son socle identitaire

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Le compagnon travaille à l’inverse, sur une pierre déjà dégrossie par l’apprenti, débarrassée de ses aspérités disgracieuses et pourtant non finie.

Nous ne sommes plus dans les profondeurs du soi, mais sur une horizontalité contemporaine. Cette horizontalité permet la rencontre et l’enrichissement de tous les compagnons évoluant sur le même plan. Il pratique la géométrie et l’art du trait, il connaît l’usage du niveau et du fil à plomb pour construire des murs.

Son objectif est d’obtenir une pierre parfaitement taillée, au volume régulier du cube. Ainsi la taille du compagnon met en valeur non seulement la surface dans sa finition, mais aussi son volume dans un élan ascensionnel. De l’horizontalité le compagnon passe à la verticalité. Cet élan ascensionnel de la troisième dimension est représenté par la pointe de la pierre cubique qui n’est autre qu’une pyramide surplombant un cube. L’ensemble réunit en son sommet la totalité du cube et de la pyramide soit du quaternaire et du ternaire. Nous ne sommes plus dans les états inférieurs de l’être, mais dans le monde de l’âme qui donne le souffle à la vie.  Le compagnon se situe concrètement dans l’édification d’un mur du temple dont il est qu’une partie indispensable.Si les vices de l’apprenti sont vitaux, ceux du compagnon sont des maladies de l’âme. Il doit les combattre, s’il veut atteindre son accomplissement ascensionnel. Ce sont des maladies qui avilissent et rongent la psyché, en amenant le compagnon sur la pente de l’abrutissement et de la violence envers lui et envers les autres.

Viennent en aide au compagnon les instruments suivants :

- Le niveau qui symbolise la sérénité dans l’application, mais aussi l’égalité, a pour vice l’envie et pour vertu de la charité.

- La perpendiculaire ou fil à plomb symbolise la profondeur dans l’observation, mais aussi l’équilibre, et à pour vice la colère et pour vertu l’espérance

- L’équerre qui est la rectitude dans l’action et la justice, à pour vice orgueil et pour vertu la foi.

Le compagnon s’exerce dans les trois dimensions de la matière. Il recherche la beauté de la taille et fait entrer le subconscient et le sentiment dans son travail. Dans l’exécution de la tâche, il est né à lui-même.

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Le Maître travaille traditionnellement sur la planche à tracer, espace à 2 dimensions, sur laquelle il dessine et projette. 

Il possède l’art de la géométrie et de la représentation en trois dimensions. Sa représentation devient conceptuelle. Il sait faire les calculs mathématiques, et passer d’une dimension à l’autre. C’est en ce sens qu’il connaît les grands mystères. Son monde est l’esprit, sa vision est globale. Il a seulement 3 instruments opératifs, la règle et le compas, avec lesquels il peut tracer chaque type de ligne droite ou courbe et tracer des figures polygonales. Il sait utiliser la truelle, l’instrument de l’harmonie, de la perfection et de l’unification qui donne sens à l’ensemble bâti. C’est l’expression de sa sérénité et de sa bonne volonté, avec lesquels il maintient la paix et la sérénité de sa loge en aplanissant les divergences.

Les vices du maître sont dans la sphère de l’esprit. Il n’y a plus de point commun avec le compagnon, si ce n’est le symbolisme constructif. Ce qu’enseigne la légende du 3° grade concerne la régénération de la vie, de toutes les facultés physiques ou psychiques de l’initié, et plus particulièrement le relèvement du maître intérieur qui sommeille en nous.

Pour l’aider dans sa tâche, le Maître utilise les instruments suivants :

- La règle symbolise la régularité dans l’application et la rectitude, a pour vice l’aveuglement et pour vertu l’intelligence.

- Le compas symbolise la précision dans l’application, mesure dans la recherche de la vérité, a pour vice la folie et pour vertu la sagesse.

- La truelle symbolise la perfection, a pour vice l’erreur et pour vertu la réintégration c'est-à-dire la prise de conscience supérieure d’une complète totalité.

Les vices du maître sont ceux qui amènent à l'aliènement collectif, à l’extinction de la lumière intérieure de l’esprit : contre-initiation, aveuglement et folie. Ce sont les forces obscures qui créent le Maître Noir  illustré par l' Holocauste et à la folie nazi d’Hitler, les génocides perpétrés par Staline et par Pol Pot, le génocide arménien de la part des Turcs en 1910, aux explosions atomiques et des centaines d’autres terribles exemples. En plus petit aspect, mais non moins dangereux, ces vices engendrent des personnes dédiées à la suprématie, à la destruction, à la violence verbale, mentale et physique envers les autres. L’initié saura les détecter et se tenir à l’écart.

Pour conclure, le maître évolue dans le domaine de la sagesse en mariant conscience et raison. Il est sorti du travail de la matière, pour intégrer le domaine de l’esprit.

(…)

Extrait de la Planche commune franco-italienne « Lumière Ecossaise » à l’O\D’Ollioules et «Acacia » à l’O\d’Asti.

Eric R\ et Walter Mu\

>>> Source : http://www.ecossaisdesaintjean.org/