Depuis sa création en 1833, le Grand Orient de Belgique défend la franc-maçonnerie dans sa dimension « adogmatique et progressiste ». Elle ne peut donc être assimilée à une église ou tout autre structure proposant une pensée unique. Elle n’est pas plus un parti politique ou une organisation syndicale. Bien qu’ancrée dans le monde réel, elle n’est pas pour autant un centre laïque. Elle est fondamentalement attachée à la liberté d’opinion, la liberté de conscience et réfractaire à toute instrumentalisation ou contraintes extérieures. Liberté, Égalité, Fraternité

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jeudi 29 décembre 2022

Allons-nous trouver la théorie du tout ? | 42, la réponse à presque tout | ARTE 15 oct. 2022


Formuler la théorie du tout, celle qui décrirait toutes les lois de l’Univers à partir d’une seule loi fondamentale marquerait l’apogée de la physique. 

Nous pourrions enfin tout comprendre et résoudre les mystères qui nous résistent encore. Heisenberg, Einstein, Hawkings… Tous les grands savants ont essayé. Tous ont échoué dans cette entreprise. Alors peut-on encore espérer trouver un jour la théorie du tout ?

mardi 27 décembre 2022

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ PEUT-ON COMPRENDRE D’OÙ VIENT L'EFFICACITÉ DES MATHÉMATIQUES EN PHYSIQUE ? | Institut d'Astrophysique de Paris


L'idée que les mathématiques sont le langage naturel de la physique est devenue banale et semble claire. Elle peut toutefois s'interpréter d'au moins deux façons, qui ne sont pas du tout équivalentes des points de vue épistémologique et philosophique :

- soit ce langage est pensé comme étant celui de la nature même, ce qui implique que celui qui étudie la nature devra l'assimiler pour la comprendre ;

- soit, à l'inverse, ce langage est pensé comme étant le langage de l'homme, et c'est donc nécessairement dans ce langage-là que devront être traduits les faits de la nature pour nous devenir compréhensibles.

Les progrès récents de la physique aident-ils à départager ces deux approches ?

jeudi 22 décembre 2022

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Le Guépard de Visconti, « il faut que tout change pour que rien ne change »






Tout semble plongé dans un profond sommeil sous le lourd soleil sicilien, sous la « pluie de feu » qui est tout à la fois malédiction et hypnose, nous dit Laurence Schifano. 

« Il faut que tout change pour que rien ne change » : phrase réactionnaire ? Opportuniste ? 

Deux œuvres magistrales, celle de Visconti et de Lampedusa, nous offrent le récit des vaincus du Risorgimento à travers le témoignage pénétrant du Prince de Salina délicieusement interprété par Burt Lancaster.


« Il se mit à regarder un tableau qui se trouvait en face de lui : c’était une bonne copie de La mort du Juste de Greuze. Le vieillard était dans son lit en train d’expirer, dans du linge bouffant et très propre, entouré de petits-fils affligés et de petites-filles qui levaient les bras vers le plafond. Les jeunes filles étaient jolies, provocantes, le désordre de leurs vêtements suggérait plutôt le libertinage que la douleur ; on comprenait tout de suite qu’elles étaient le véritable sujet du tableau. (…) Tout de suite après il se demanda si sa propre mort ressemblerait à celle-là : probablement que oui, sauf que le linge serait moins impeccable (il le savait bien, les draps des agonisants sont toujours sales : la bave, les déjections, les taches de médicaments…) et qu’il était souhaitable que Concetta, Carolina et les autres soient habillées plus décemment. Mais, dans l’ensemble, la même chose. Comme toujours, les considérations sur sa propre mort le rassérénaient autant que celles sur la mort des autres l’avaient troublé ; peut-être parce que, en fin de compte, sa mort était en premier lieu celle du monde entier ? »

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ La Séparation - Film complet - Pierre Arditi - Claude Rich - Michael Lonsdale - Jean-Claude Drouot | LCP - Assemblée nationale 9 déc. 2022


La loi de Séparation des Églises et de l'État célèbre son centième anniversaire (1905 / 2005): l'occasion de redécouvrir un des moments-clés de l'histoire républicaine, une histoire humaine et politique, passionnée et passionnante, consignée dans de nombreux volumes à l'Assemblée nationale.

Pour feuilleter cette grande aventure parlementaire, " La Séparation ", entre fiction et documentaire, invite les téléspectateurs à un voyage inédit au coeur d'un débat " fleuve " qui dura plus de 10 mois et occupa 48 séances à la Chambre des Députés.

Réalisé par François Hanss dans l'hémicycle du Palais Bourbon, grâce à une autorisation exceptionnelle accordée par Jean-Louis Debré, Président de l'Assemblée nationale, ce film met en scène le débat parlementaire de l'époque. Interprétés par de grands noms du cinéma français, les textes, écrits par Bruno Fuligni, s'inspirent directement des comptes rendus officiels des débats. Au banc des commissions, Pierre Arditi prête  sa " voix de violoncelle " à Aristide Briand, rapporteur du texte. Au perchoir, Michael Lonsdale alias Paul Doumer déploie toute son autorité pour présider une Chambre dans laquelle s'affrontent Claude Rich (l'abbé Gayraud , qui siège en soutane), Jean-Claude Drouot (incarnant un Jaurès olympien), Pierre Santini (Maurice Allard, député anticlérical du Var) et Jacques Gallo (Baudry d'Asson, député royaliste de Vendée).

Au-delà de la fiction, " La Séparation " met en perspective les débats dans l'hémicycle. Un prologue, des intermèdes et un épilogue permettent de mieux appréhender les enjeux de l'époque et de mieux comprendre la portée de cette loi sur la laïcité aujourd'hui. Au fil des décennies, la laïcité s'est affirmée, renforcée, pour devenir une valeur incontournable de la République française " indivisible, laïque, démocratique et sociale ".

mardi 20 décembre 2022

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Grande Traversée : le prince Dracula, une histoire vraie ( Cliquer sur l'image ) | France culture 16 décembre 2022

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.

 

C’est l’histoire de Vlad Dracula, dit "Țepeş", l’Empaleur. Ce prince de Valachie incarne le tyran ultime, le monstre sanguinaire, le semi barbare qui n'a d'autre choix, pour survivre au milieu des empires naissants et des royaumes décadents du XVe siècle, que de semer la terreur.

Les récits qui sont faits de lui le dépeignent en faiseur de martyrs. Son nom même est ambigu : Dracula veut dire “le diable” et “le dragon” à la fois. Vlad l'Empaleur reste une énigme.

Plus 500 ans après sa mort, Dracula prend les traits du prince des vampires sous la plume de Bram Stocker. Vlad cohabite alors avec son double de fiction, dans un face à face régi par la littérature et l'histoire. Héros limite, objet de culte et de rejet, l'histoire (vraie) du prince Dracula est une traversée au seuil de ce qui peut se dire, mais ne peut pas s’entendre.


Épisodes


>> Vlad, en-deçà du conte

Quelle est la véritable histoire de Dracula ? Au XVe siècle, dans une petite principauté roumaine, règne un prince que l'on dépeint sous les traits d'un homme sans pitié, d'une cruauté démesurée, adorant le pal pour supplicier : Vlad Țepeș.


>>> Entre deux mondes, le fils du diable

Pour approcher Vlad Țepeș, il faut remonter dans un premier temps à ses origines : sa terre, la Valachie, et la dynastie des Basarab, grande famille princière, dont il est l'un des descendants. Il faut aussi dessiner la carte des conflits qui agitent l'Europe au XVe siècle.


>>> L'Empaleur ou la diplomatie du sang

1456. Trois ans après la chute de Constantinople, Vlad Țepeș monte pour la deuxième fois sur le trône valaque. C'est là que naît réellement "l'Empaleur", prince cruel dont le règne sera marqué par l'exercice d'une violence inouïe, relatée avec effroi par ses contemporains.


>>> Le double sans reflets

Vlad Tepes meurt en 1476. Du lieu incertain de sa sépulture aux réécritures littéraires et politiques de sa vie, son existence résonne encore des siècles plus tard. Il réapparaît sous les traits du vampire Dracula au 19e siècle ou dans le rôle du souverain idéal pendant la période communiste.


L'équipe

  • Mattéo Caranta, Production
  • Anne Perez, Réalisation
  • Anna Pheulpin, Collaboration

jeudi 15 décembre 2022

Heureux qui comme "Moi, Je" avec la sociologue Eva Illouz | France Culture 13/06/2022



Idéal aristotélicien ou instrument du pouvoir, le bonheur s'érige aujourd'hui comme une véritable obsession. Pour en parler, Olivia Gesbert reçoit la sociologue Eva Illouz, co-auteur de "Happycratie : Comment l'industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies" (Premier Parallèle, 2018).

Des cours de yoga aux applis pour méditer, en passant par les coachs personnels et les indices étatiques de prospérité, il semble bien que le bonheur soit devenu une véritable obsession de notre société. Et il ne suffit plus de l’être ou de vouloir l’être, il faut en plus avoir l’air d’être heureux.

[Le culte du bonheur créé] de nouvelles hiérarchies émotionnelles où ceux qui râlent, ceux qui sont en colère sont "pathologisés".
Eva Illouz

>>> Eva Illouz, sociologue : "La langue des intérêts divergents entre salariés et patrons devient inintelligible. La langue du bonheur donne le sentiment qu’on a tous le même intérêt, ce qui crée une forme de paternalisme auquel il est beaucoup plus difficile de s’opposer."

C’est du moins l’un des constats posés par Eva Illouz dans Happycratie, qui paraît chez Premier Parallèle (2018), un livre co-écrit avec Edgar Cabanas.

De plus en plus d’ouvrages surfent aujourd’hui sur cette « injonction au bonheur ». Leurs auteurs sont psychiatres, philosophes, sociologues, managers... ils ont la recette d’un bonheur sans illusions, les clés d’un Narcisse retrouvé. Une injonction permanente et une invitation à trouver la voie du bonheur, en cas d’impasse prolongée.

Devenu grande cause nationale aux Etats-Unis, dont la figure du « self made man » est la corollaire emblématique, le phénomène s’est mondialisé, au point que les Emirats Arabes Unis aient nommé une ministre du bonheur en 2016.

"Il s’agit de voir ses expériences comme des opportunités pour renforcer notre structure psychique et faire preuve de positivité là où il n’y aurait que de la négativité, comme dans un monde de guerre."
Eva Illouz

Plus encore, l’injonction au bonheur est le pilier d’une véritable industrie. Marchandise intangible, le bonheur est une bonne affaire, ce qu’avaient déjà compris des groupes comme Coca-Cola, fort de son Coca-Cola Happiness Institute. Les entreprises actuelles, start-up en tête, se développent de plus en plus dans ce sens, smiley et Chief Happiness Officer à l’appui.

"Nous voyons une affinité entre le néolibéralisme et cette quête du bonheur. (…) Les individus sont seuls face à eux-mêmes et ne doivent donc demander de comptes qu’à eux-mêmes."
Eva Illouz

Pour en parler, la sociologue Eva Illouz, professeure à l'Université hébraïque de Jérusalem. Elle est notamment l’auteure de Les sentiments du capitalisme (Seuil, 2006). En 2012, elle signe Pourquoi l'amour fait mal : l'expérience amoureuse dans la modernité (Seuil), un livre de sciences sociales sur les contours de l’expérience amoureuse dans les sociétés modernes.



La sociologue Eva Illouz critique et analyse les ressorts de la "tyrannie du bonheur" véhiculée par notre société, celle d'une utopie néolibérale où les entrepreneurs du bien-être et les experts en bonheur font florès.

mercredi 14 décembre 2022

GUERRE EN UKRAINE, vers l’émergence d’un nouveau monde ? | ESCE - International Business School 08/12/2022


Pour cette dernière séance de l’année 2022, il était nécessaire de s’interroger sur les conséquences longues de la guerre en Ukraine débutée le 24 février. 

Nous avons déjà réalisé deux séances sur la guerre en Ukraine, l’une pour appréhender les enseignements immédiats de la guerre et l’autre sur les influences que celle-ci pourrait avoir sur les États-Unis et l’Europe. Il convient maintenant d’essayer de percevoir qu’elles pourraient être les perspectives créées par cet affrontement à long terme. 

La thématique ne revient donc pas tant à réaborder le conflit ukrainien lui-même, qu’à voir quelles seraient les logiques que celui-ci, alors qu’il s’éternise, pourrait installer plus globalement en Géopolitique. 

Cette démarche paraît d’autant plus indispensable que semble apparaître une réorganisation du monde et peut-être une modification de son fonctionnement.

lundi 12 décembre 2022

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Étienne Klein : la structure fondamentale de la matière : le boson de higgs [EN DIRECT] | Thinkerview

Etienne Klein : La naissance de la physique quantique... ( Première des trois conférences de Etienne Klein sur la physique quantique... et avec les "transparents" ! )

Étienne Klein : Éthique et philosophie des sciences, le rôle des scientifiques ? [EN DIRECT] | Thinkerview 17/01/2018

D’où viennent les idées scientifiques ? Avec Étienne Klein Cité des sciences et de l'industrie 12/12/2022


Étienne Klein est physicien, directeur du Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), philosophe des sciences et professeur à l’École Centrale.

Ingénieur de l’École Centrale de Paris, titulaire d’un DEA de physique théorique et d’un doctorat en philosophie des sciences, Étienne Klein a participé à divers grands projets, comme l’étude d’un accélérateur à cavités supraconductrices ou la conception du futur grand collisionneur de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN). Étienne Klein est membre du Conseil scientifique d’universcience et de celui de l’Office parlementaire pour l’évaluation des choix scientifiques et techniques. 

Il a écrit plusieurs ouvrages de réflexion sur les sciences et la question du temps, notamment Il était sept fois la révolution, Albert Einstein et les autres (Flammarion, 2005) et Galilée et les Indiens, allons-nous liquider la science ? (Flammarion, 2008).

>>> https://soundcloud.com/gilles-malen-on/dou-viennent-les-idees-scientifiques

jeudi 8 décembre 2022

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ ELLUL - Être sincère avec soi-même | Charles Robin, un Frère ?


Être sincère avec soi-même serait une vertu, un comportement qui traduirait une capacité à l'honnêteté et à la clairvoyance. 

Or, >>> Jacques Ellul ne partage pas ce point de vue. Pour lui, "être sincère avec soi-même" serait en réalité un moyen de masquer notre égoïsme et notre refus des contraintes. Pourquoi ?

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Sartre, "L'Être et le Néant" | Charles Robin 10 janvier 2018

Jean Paul Sartre à Paris en janvier 1949

La philosophie est bien plus qu'une discipline. Son but est de transformer la connaissance en art de vivre en considérant comme digne d'intérêt et de réflexion l'existence dans tous ses recoins.

Épisodes


>>> ∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Sommes-nous tous de mauvaise foi ?

Réponse à travers deux exemples, celui de la coquette et du garçon de café


>>> ∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ L’homme est-il condamné à être libre ?

Pour Jean-Paul Sartre, l'homme n'a pas le choix, il est libre, et à jamais responsable de cette liberté, quoiqu'il en pense


>>> Une psychanalyse sans inconscient ?

"Il n’est pas un goût, un tic, un acte humain qui ne soit révélateur" Jean-Paul Sartre


>>> Existe-t-on pour autrui ?

Pourquoi le regard des autres compte-t-il autant pour nous ? Le regard expose au jugement d'autrui, nous dévore de l'intérieur, dit Sartre : pourquoi est-il si difficile de s'en détacher et de se voir comme ils nous voient ? "L'enfer, c'est les Autres" : toute relation est-elle vouée à l'échec ?

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ SARTRE - La mauvaise foi | Charles Robin 18 mars 2022


Dans le langage courant, la mauvaise foi désigne un type particulier de mensonge à soi-même, fonctionnant sur le principe de la négation de la réalité. 

Or pour Sartre, l'être humain fait preuve de mauvaise foi à chaque fois qu'il nie sa liberté et la responsabilité qui en découle. Analyse de cette conception.

Plus on a besoin de proclamer son existence au monde, plus on fait la démonstration de notre angoisse de "n'être rien"... beaucoup de sens dans peu de mots.

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ SARTRE - L'amour | Charles Robin

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ « Fin d’un monde, fin du monde ? » : Conférence de Jean-Luc Mélenchon à L'ILERI | 7 décembre 2022


Ce mercredi 7 décembre, Jean-Luc Mélenchon était invité à l’ >>> ILERI (Institut Libre des Relations Internationales) pour donner une conférence sur le thème « Fin du monde, fin d’un monde ? ». 

Il a eu l’occasion de revenir sur sa vision de l’évolution géopolitique du monde. Il a rappelé les grandes caractéristiques du moment d’instabilité dans lequel se trouve le monde : déclin relatif des États-Unis d’Amérique, guerre en Ukraine, rivalité sino-américaine, financiarisation de l’économie et crise écologique. Dans cette situation, le fondateur de la France Insoumise a développé sur ses propositions concernant la place de la France dans le monde.

Il a notamment défendu le concept de non-alignement sur les grandes puissances. Il a avancé le concept de diplomatie altermondialiste pour faire face aux grands défis du siècle, au premier rang desquels le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Cette approche consiste à proposer de nouveaux espaces de droit international autour de biens communs d’intérêt général : climat, forets, grands fonds marins, Méditerranée, etc.

Enfin, les questions des étudiants lui ont permis de développer son point de vue sur de nombreux sujets comme l’avenir du programme spatial de la France, nos relations avec la Chine ou avec l’espace francophone africain, la transition énergétique ou l’avenir politique de l’Europe.

∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ NIETZSCHE - L'art | Charles Robin 6 déc. 2022


Passionné par l'art grec, et notamment par la tragédie, Nietzsche s'est interrogé sur l'essence de l'art. Pour lui, l'art est le fruit de la rencontre entre les deux forces qui animent la vie : le dionysiaque et l'apollinien. Ou dit autrement : de la pulsion et de la raison. Analyse de cette conception.

De la politique néotribale par Marta Bucholc | Dans Sociétés 2011/2 (n°112), pages 17 à 26

Introduction

Aujourd’hui, la question concernant la possibilité de la politique dans le monde moderne occupe tous les philosophes de la politique, et il semble que ce problème est propre à notre époque. Néanmoins, cette question n’est qu’une variante des questions classiques sur la pertinence de la politique, visant à la séparer en tant qu’un objet d’analyse. Dans mes réflexions sur la politique dans la société contemporaine, je voudrais utiliser les catégories proposées par Michel Maffesoli pour deux raisons. 

D’abord, sa théorie se situe très près des motifs classiques de la pensée sociologique. Puis, il attribue à la politique une signification bien particulière. Maffesoli a pris Machiavel pour le patron de son Temps des tribus. À première vue, ce choix n’est pas évident. 

On peut lire cet ouvrage comme une ardente polémique avec la politique dans les sens donnés par Machiavel, en tant qu’un art de gagner et de maintenir le pouvoir. La crise de la politique ainsi définie devient l’un des sujets les plus importants de l’autonarration de la société contemporaine. 

L’originalité de Maffesoli a donc les mêmes origines que celle de Machiavel – tous les deux, ils comprennent qu’il est temps de réviser notre compréhension du politique. Maffesoli propose un retour à la « pensée de la place publique », à la politique qui n’est pas faite à partir de la perspective des salons et des académies. Dans ce texte, je voudrais demander si cette vision n’entraîne pas l’effacement du problème de la politique en général. C’est ainsi que je vais opposer les idées de Maffesoli et celles de >>> Max Weber, en indiquant les points où ils ne peuvent pas s’accorder.

La naissance de la société néotribale

Maffesoli nous donne une critique de l’hyper-organisation moderne, de l’hypertrophie des régulations, de la fiction omniprésente de l’individualisation. Cette critique concerne des théories sociologiques ainsi qu’une réalité sociale que celles-ci décrivent et construisent. Maffesoli s’oppose notamment à la vision weberienne de la modernité : Weber – par le postulat de Wertfreiheit – affirme « un type moderne de l’homme rationalisé comme la somme des habitudes stéréotypées : l’homme d’organisation » . Maffesoli fait une opposition entre ce désenchantement et le réenchantement postmoderne. Les institutions dépourvues de la magie et la sociologie scientifique sont incapables de faire face à la pression de l’irrationnel qui est une conséquence immédiate de la rationalisation.

Maffesoli a développé le concept de « la société néotribale » mais il vaut mieux parler d’une « société des néo-tribus ». Cette dernière, bien qu’elle ressemble beaucoup à ses ancêtres pré-modernes, s’est fondée sur un mode inédit de construction des relations interpersonnelles, retournant à la pure socialité processuelle.

La socialité – d’après Maffesoli – est une réinterprétation synthétique de la solidarité organique durkheimienne et de la sociabilité simmelienne. Maffesoli renverse le sens des deux types de solidarité sociale de Durkheim : le type mécanique, typique de la société moderne, s’opposant au lien organique né de la diversité, qui est caractéristique d’une société tribale. Quant à la sociabilité, celle-ci inspire Maffesoli particulièrement comme une forme primordiale de la socialisation. La nature volontaire, l’importance d’un élément proxémique, la légèreté et le plaisir – telles sont les propriétés des relations sociales selon Simmel, que Maffesoli attribue à toutes les interactions.

Le principe d’appartenance

Les communautés fondées sur une telle socialisation ont plusieurs aspects particuliers dont le premier est la viscosité de la vie tribale. Maffesoli fait valoir que la compacité exceptionnelle des néo-tribus découle du principe de l’appartenance fondée uniquement sur les propriétés qui ne peuvent pas être acquises par une action délibérée. On ne peut pas apprendre à aimer le thrash metal ou la prose de Virginia Woolf : tout simplement, un jour, il est clair que l’on ne puisse plus vivre sans eux. C’est le goût qui nous donne un billet d’entrée à la tribu des fans, vu le rôle joué par l’esthétique dans la vie tribale.

Les membres d’une tribu se reconnaissent grâce à des signes externes. On peut se contenter de la métaphore de Goffman selon lequel il s’agit là d’une conséquence de la multitude des rôles joués par les individus dans des spectacles différents. Maffesoli l’accepte, mais il va plus loin, vers l’extérieur de ce goût qui dirige les personnes vers des rôles divers. Le goût fonctionne d’une manière mécanique : il est même difficile de parler des « choix esthétiques ». À un moment, certaines choses cessent de correspondre à une certaine « forme de vie ». Mais la forme de vie wittgensteinienne n’est pas réglée a priori – une hexis est requise pour suivre les règles, celle qui est intégrée à la vie communautaire fondée sur l’émotivité et la spontanéité. Ainsi, la forme de la vie d’une tribu ferme-t-elle l’accès aux « autres ». Une tribu constitue un groupe de personnes qui se reconnaissent mutuellement par leur vêtement similaire, c’est-à-dire par l’esthétique sans implications morales ou intellectuelles immédiates. Par conséquent, Maffesoli fait valoir que l’on peut caractériser l’attitude néotribale par « l’immoralisme éthique ». L’éthique cesse de garantir la cohérence de la vie à la moderne, elle n’ordonne pas la biographie, elle ne produit pas de subjectivité individuelle. La communauté émotionelle est instable, ouverte, tout en demeurant dans une relation anomique avec la moralité reconnue.

Dominer une tribu ?

Tout mène à la conclusion que, dans une tribu, il n’y a pas de place pour la domination au sens weberien, définie comme la chance d’obéissance. Le goût, sans être systématique ni réglé, ne peut pas la garantir. Maffesoli fait une exception pour la domination charismatique, le seul type de domination fondée sur la dépendance personnelle du leader. Chez Weber, la domination charismatique dure pourtant aussi longtemps que le charisma du leader. En revanche, un charisme néotribal persiste jusqu’à ce que les membres de la tribu aient une attitude émotionnelle subjective envers le leader.

Une tribu – fermée du point de vue épistémologique et communicationnel – reste en même temps ouverte puisque l’abandon n’est pas limité. Cela résulte de l’inconstance du goût. La « chance d’obéissance », qu’a un leader tribal charismatique, est alors sûre et imprévisible à la fois. Le chef d’une tribu ne sait jamais le nombre de ses supporters, bien qu’il puisse être sûr de leur loyauté.

Dominer une société tribale ?

Si l’on constate que la catégorie de domination weberienne ne s’applique pas à une seule tribu, il nous reste à élargir le champ d’intérêt à une multitude de tribus. Par là, on reprend la question de l’identité tribale en tant que fondement de l’intégrité individuelle et sociale. Si chaque néo-tribu a sa propre forme de vie, qu’est-ce qu’était une société composée de telles néo-tribus ?

Maffesoli ne nous donne pas une réponse directe. Il utilise la métaphore du réseau pour indiquer une variété de dimensions du néo-tribalisme. Cette métaphore n’explique pas, cependant, comment un ensemble construit d’unités si périssables peut exister. Cela nous amène à la question de la dualité des règles selon lesquelles fonctionne la société néotribale. 

La personne (persona) dans une tribu – au niveau micro – agit en tant que membre de la communauté émotionnelle sans dimension institutionnelle. En même temps, l’individu opère dans le domaine du macro-social dont les institutions sont « archaïquement modernes ». Le paradoxe de cette macro-société tient à ce qu’elle ne trouve pas son équivalent au niveau de l’identité individuelle. Cela présente un double obstacle : l’individu n’est plus en mesure de soutenir les institutions dont la logique lui est étrangère et ces institutions perdent leur légitimité. C’est ainsi que le tribalisme a corrompu toutes les institutions sociales . Par conséquent, la personne néotribale vit dans une sorte de commensalisme avec les institutions : sans contribuer à leur fonctionnement, elle fait usage de ce qu’elles offrent. Ce commensalisme se transforme parfois en parasitisme. Ce principe s’applique à toutes les institutions, les institutions politiques y compris.

AVOIR RAISON AVEC LOU ANDREAS-SALOMÉ par Géraldine Mosna-Savoye ( Cliquer sur l'image ) | France Culture

Amour des hommes et combat féministe, faut-il se libérer du désir des autres ?

Lou Andreas-Salomé, Paul Rée and
Friedrich Nietzsche, 1882
.
Les "moitiés" se sentent toujours, l'une autant que l'autre, mal à leur aise et à l'étroit dans leur demeure, si minutieusement qu'elles se soient adaptées l'une à l'autre ; sans doute elles disent désormais "nous" au lieu de "moi", mais ce "nous" n'a bientôt guère les épaules plus larges, pour porter un morceau d'existence, que ne les avait le "moi". Eros (1910), "Réflexions sur le problème de l'amour"

>>> Lou Andreas-Salomé (1861-1937) était romancière, essayiste, psychanalyste. D’elle, de cette femme libre et passionnée, que sait-on pourtant aujourd’hui ? Sait-on qu’elle a écrit sur le narcissisme, le féminin et l’érotisme ? Qu’elle a été entourée des grands hommes de son époque, tout en menant une existence de femme exceptionnelle ?

Femme mais pas féministe, indépendante au grand cœur, philosophe du "moi" mais "pas du nous", Lou Andreas-Salomé nous laisse en héritage une pensée contradictoire de l’émancipation féminine et du désir : une pensée qui s’est incarnée au singulier mais contre toute récupération politique et égalité des sexes.

La vie humaine – ah ! La vie en elle-même – est poésie.  
Inconscients, nous la vivons, jour après jour,  
Étape par étape, - mais dans son intangible  
Unité, elle vit, elle nous fait poésie.  
Loin, bien loin de l'ancienne formule : « Faire de sa vie une œuvre d'art »,  
Nous ne sommes pas notre œuvre d'art  Lettre ouverte à Freud (1931)

Sait-on qu’en 1882 elle a formé, libre et à rebours de l’époque, un trio amoureux avec les philosophes Friedrich Nietzsche et Paul Rée ?

"Egérie" (Nietzsche lui doit son Ainsi parlait Zarathoustra), sait-on que Lou Andreas-Salomé a elle-même développé toute une philosophie de la vie et du Tout, philosophie qu’il serait bon de découvrir aujourd’hui ?

Les Francs-Maçons sont-ils philosophes ? | GADLU. INFO Planche 14/02/2018

La Franc-Maçonnerie que nous vivons est née d’un projet philosophique, mais quid des Francs-maçons ? La réponse vous l’avez.

Le philosophe a toujours été un penseur. Philosopher aujourd’hui, c’est réfléchir aux êtres, aux causes, aux valeurs, aux principes. Le philosophe pense et tente d’expliquer par un discours l’homme, la nature, la société et l’univers, d’où nous venons, ce que nous sommes et où nous allons. La philosophie se caractérise dès lors par sa manifestation extérieure : le discours.

La Maçonnerie est une invitation permanente à philosopher. Hervé Hasquin écrivait d’ailleurs que « la Franc-Maçonnerie est un laboratoire de pensée ». 

Il est vrai que la philosophie, et donc les philosophes, créent de l’intelligibilité et tentent de donner un sens aux êtres, à la pensée, à la vie.

Cela ne métamorphose pas pour autant automatiquement les Maçons, fussent-ils de zélés laborantins, en philosophes au sens académique. Il n’y a pas de discours maçonnique, pas plus que les Francs-Maçons auraient vocation à répandre un point de vue particulier conférant tel sens à l’existence ou à l’essence.

Pour ne citer qu’eux, Platon et Pythagore furent d’exceptionnels penseurs ; Bacon au Moyen-Âge et Machiavel à la Renaissance ont posé le problème de la place de l’homme dans la cité ; Copernic et Descartes ont distingué la philosophie de la science ; Kant, Leibniz et Spinoza ont posé les questions de la morale et de la liberté ; Hegel a imaginé une approche phénoménologique originale de l’histoire ; Nietzsche a planché à sa façon sur l’échappatoire aux servitudes de l’esprit, mais, sauf exception, les Francs-maçons n’ont rien inventé en cette qualité expresse au nom de la Franc-Maçonnerie.

Ils n’ont pas revendiqué la paternité d’une pensée particulière, d’un système original ou analyse de l’univers qui révolutionnerait ou bouleverserait l’humanité, même si certains l’auraient aimé, et même si leur influence ne peut être niée dans l’avancée des valeurs humaines de la société, que ce soit sous l’angle législatif ou associatif.

Les Francs-maçons réfléchissent. La pensée maçonnique est riche d’enseignement, profonde de sens, porteuse d’un état d’esprit et empreinte de perfectibilité humaine dans la fraternité.

Si la sagesse, à laquelle se réfère la Franc-Maçonnerie, est la « sophia » des Grecs, c’est à dire, l’exercice d’un art complexe et difficile à maîtriser, à un tel point que Platon préféra parler, non pas des sages mais des amis de la sagesse, alors, il n’est pas exclu que les F\M\ soient les amis de cette sagesse.

Extrait de la Planche : Les Francs-Maçons sont-ils philosophes ?
« La Parfaite Union » à l’Orient de Namur - GLB