Blog Maçonnique agnostique et adogmatique. Son rite moderne est un rite basé sur la quête de la Raison, de l’Homme maillon de la chaîne sociétale… "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin jamais simplement comme un moyen." Emmanuel Kant
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jeudi 29 décembre 2022
Allons-nous trouver la théorie du tout ? | 42, la réponse à presque tout | ARTE 15 oct. 2022
mardi 27 décembre 2022
∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ PEUT-ON COMPRENDRE D’OÙ VIENT L'EFFICACITÉ DES MATHÉMATIQUES EN PHYSIQUE ? | Institut d'Astrophysique de Paris
jeudi 22 décembre 2022
∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Le Guépard de Visconti, « il faut que tout change pour que rien ne change »

Tout semble plongé dans un profond sommeil sous le lourd soleil sicilien, sous la « pluie de feu » qui est tout à la fois malédiction et hypnose, nous dit Laurence Schifano.
« Il faut que tout change pour que rien ne change » : phrase réactionnaire ? Opportuniste ?
Deux œuvres magistrales, celle de Visconti et de Lampedusa, nous offrent le récit des vaincus du Risorgimento à travers le témoignage pénétrant du Prince de Salina délicieusement interprété par Burt Lancaster.
« Il se mit à regarder un tableau qui se trouvait en face de lui : c’était une bonne copie de La mort du Juste de Greuze. Le vieillard était dans son lit en train d’expirer, dans du linge bouffant et très propre, entouré de petits-fils affligés et de petites-filles qui levaient les bras vers le plafond. Les jeunes filles étaient jolies, provocantes, le désordre de leurs vêtements suggérait plutôt le libertinage que la douleur ; on comprenait tout de suite qu’elles étaient le véritable sujet du tableau. (…) Tout de suite après il se demanda si sa propre mort ressemblerait à celle-là : probablement que oui, sauf que le linge serait moins impeccable (il le savait bien, les draps des agonisants sont toujours sales : la bave, les déjections, les taches de médicaments…) et qu’il était souhaitable que Concetta, Carolina et les autres soient habillées plus décemment. Mais, dans l’ensemble, la même chose. Comme toujours, les considérations sur sa propre mort le rassérénaient autant que celles sur la mort des autres l’avaient troublé ; peut-être parce que, en fin de compte, sa mort était en premier lieu celle du monde entier ? »
∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ La Séparation - Film complet - Pierre Arditi - Claude Rich - Michael Lonsdale - Jean-Claude Drouot | LCP - Assemblée nationale 9 déc. 2022
mardi 20 décembre 2022
∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Grande Traversée : le prince Dracula, une histoire vraie ( Cliquer sur l'image ) | France culture 16 décembre 2022
C’est l’histoire de Vlad Dracula, dit "Țepeş", l’Empaleur. Ce prince de Valachie incarne le tyran ultime, le monstre sanguinaire, le semi barbare qui n'a d'autre choix, pour survivre au milieu des empires naissants et des royaumes décadents du XVe siècle, que de semer la terreur.
Les récits qui sont faits de lui le dépeignent en faiseur de martyrs. Son nom même est ambigu : Dracula veut dire “le diable” et “le dragon” à la fois. Vlad l'Empaleur reste une énigme.
Plus 500 ans après sa mort, Dracula prend les traits du prince des vampires sous la plume de Bram Stocker. Vlad cohabite alors avec son double de fiction, dans un face à face régi par la littérature et l'histoire. Héros limite, objet de culte et de rejet, l'histoire (vraie) du prince Dracula est une traversée au seuil de ce qui peut se dire, mais ne peut pas s’entendre.
Épisodes
Quelle est la véritable histoire de Dracula ? Au XVe siècle, dans une petite principauté roumaine, règne un prince que l'on dépeint sous les traits d'un homme sans pitié, d'une cruauté démesurée, adorant le pal pour supplicier : Vlad Țepeș.
>>> Entre deux mondes, le fils du diable
Pour approcher Vlad Țepeș, il faut remonter dans un premier temps à ses origines : sa terre, la Valachie, et la dynastie des Basarab, grande famille princière, dont il est l'un des descendants. Il faut aussi dessiner la carte des conflits qui agitent l'Europe au XVe siècle.
>>> L'Empaleur ou la diplomatie du sang
1456. Trois ans après la chute de Constantinople, Vlad Țepeș monte pour la deuxième fois sur le trône valaque. C'est là que naît réellement "l'Empaleur", prince cruel dont le règne sera marqué par l'exercice d'une violence inouïe, relatée avec effroi par ses contemporains.
Vlad Tepes meurt en 1476. Du lieu incertain de sa sépulture aux réécritures littéraires et politiques de sa vie, son existence résonne encore des siècles plus tard. Il réapparaît sous les traits du vampire Dracula au 19e siècle ou dans le rôle du souverain idéal pendant la période communiste.
L'équipe
- Mattéo Caranta, Production
- Anne Perez, Réalisation
- Anna Pheulpin, Collaboration
jeudi 15 décembre 2022
Heureux qui comme "Moi, Je" avec la sociologue Eva Illouz | France Culture 13/06/2022
Des cours de yoga aux applis pour méditer, en passant par les coachs personnels et les indices étatiques de prospérité, il semble bien que le bonheur soit devenu une véritable obsession de notre société. Et il ne suffit plus de l’être ou de vouloir l’être, il faut en plus avoir l’air d’être heureux.
[Le culte du bonheur créé] de nouvelles hiérarchies émotionnelles où ceux qui râlent, ceux qui sont en colère sont "pathologisés".
Eva Illouz
>>> Eva Illouz, sociologue : "La langue des intérêts divergents entre salariés et patrons devient inintelligible. La langue du bonheur donne le sentiment qu’on a tous le même intérêt, ce qui crée une forme de paternalisme auquel il est beaucoup plus difficile de s’opposer."
C’est du moins l’un des constats posés par Eva Illouz dans Happycratie, qui paraît chez Premier Parallèle (2018), un livre co-écrit avec Edgar Cabanas.
De plus en plus d’ouvrages surfent aujourd’hui sur cette « injonction au bonheur ». Leurs auteurs sont psychiatres, philosophes, sociologues, managers... ils ont la recette d’un bonheur sans illusions, les clés d’un Narcisse retrouvé. Une injonction permanente et une invitation à trouver la voie du bonheur, en cas d’impasse prolongée.
Devenu grande cause nationale aux Etats-Unis, dont la figure du « self made man » est la corollaire emblématique, le phénomène s’est mondialisé, au point que les Emirats Arabes Unis aient nommé une ministre du bonheur en 2016.
"Il s’agit de voir ses expériences comme des opportunités pour renforcer notre structure psychique et faire preuve de positivité là où il n’y aurait que de la négativité, comme dans un monde de guerre."
Eva Illouz
Plus encore, l’injonction au bonheur est le pilier d’une véritable industrie. Marchandise intangible, le bonheur est une bonne affaire, ce qu’avaient déjà compris des groupes comme Coca-Cola, fort de son Coca-Cola Happiness Institute. Les entreprises actuelles, start-up en tête, se développent de plus en plus dans ce sens, smiley et Chief Happiness Officer à l’appui.
"Nous voyons une affinité entre le néolibéralisme et cette quête du bonheur. (…) Les individus sont seuls face à eux-mêmes et ne doivent donc demander de comptes qu’à eux-mêmes."
Eva Illouz
Pour en parler, la sociologue Eva Illouz, professeure à l'Université hébraïque de Jérusalem. Elle est notamment l’auteure de Les sentiments du capitalisme (Seuil, 2006). En 2012, elle signe Pourquoi l'amour fait mal : l'expérience amoureuse dans la modernité (Seuil), un livre de sciences sociales sur les contours de l’expérience amoureuse dans les sociétés modernes.
La sociologue Eva Illouz critique et analyse les ressorts de la "tyrannie du bonheur" véhiculée par notre société, celle d'une utopie néolibérale où les entrepreneurs du bien-être et les experts en bonheur font florès.
mercredi 14 décembre 2022
GUERRE EN UKRAINE, vers l’émergence d’un nouveau monde ? | ESCE - International Business School 08/12/2022
lundi 12 décembre 2022
D’où viennent les idées scientifiques ? Avec Étienne Klein Cité des sciences et de l'industrie 12/12/2022
jeudi 8 décembre 2022
∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ ELLUL - Être sincère avec soi-même | Charles Robin, un Frère ?
∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Sartre, "L'Être et le Néant" | Charles Robin 10 janvier 2018
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Jean Paul Sartre à Paris en janvier 1949 |
La philosophie est bien plus qu'une discipline. Son but est de transformer la connaissance en art de vivre en considérant comme digne d'intérêt et de réflexion l'existence dans tous ses recoins.
Épisodes
>>> ∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ Sommes-nous tous de mauvaise foi ?
Réponse à travers deux exemples, celui de la coquette et du garçon de café
>>> ∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ L’homme est-il condamné à être libre ?
Pour Jean-Paul Sartre, l'homme n'a pas le choix, il est libre, et à jamais responsable de cette liberté, quoiqu'il en pense
>>> Une psychanalyse sans inconscient ?
"Il n’est pas un goût, un tic, un acte humain qui ne soit révélateur" Jean-Paul Sartre
Pourquoi le regard des autres compte-t-il autant pour nous ? Le regard expose au jugement d'autrui, nous dévore de l'intérieur, dit Sartre : pourquoi est-il si difficile de s'en détacher et de se voir comme ils nous voient ? "L'enfer, c'est les Autres" : toute relation est-elle vouée à l'échec ?
∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ SARTRE - La mauvaise foi | Charles Robin 18 mars 2022
∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ « Fin d’un monde, fin du monde ? » : Conférence de Jean-Luc Mélenchon à L'ILERI | 7 décembre 2022
∆∆∆ ∆∆∆ ∆∆∆ NIETZSCHE - L'art | Charles Robin 6 déc. 2022
De la politique néotribale par Marta Bucholc | Dans Sociétés 2011/2 (n°112), pages 17 à 26
Introduction
Aujourd’hui, la question concernant la possibilité de la politique dans le monde moderne occupe tous les philosophes de la politique, et il semble que ce problème est propre à notre époque. Néanmoins, cette question n’est qu’une variante des questions classiques sur la pertinence de la politique, visant à la séparer en tant qu’un objet d’analyse. Dans mes réflexions sur la politique dans la société contemporaine, je voudrais utiliser les catégories proposées par Michel Maffesoli pour deux raisons.
D’abord, sa théorie se situe très près des motifs classiques de la pensée sociologique. Puis, il attribue à la politique une signification bien particulière. Maffesoli a pris Machiavel pour le patron de son Temps des tribus. À première vue, ce choix n’est pas évident.
On peut lire cet ouvrage comme une ardente polémique avec la politique dans les sens donnés par Machiavel, en tant qu’un art de gagner et de maintenir le pouvoir. La crise de la politique ainsi définie devient l’un des sujets les plus importants de l’autonarration de la société contemporaine.
L’originalité de Maffesoli a donc les mêmes origines que celle de Machiavel – tous les deux, ils comprennent qu’il est temps de réviser notre compréhension du politique. Maffesoli propose un retour à la « pensée de la place publique », à la politique qui n’est pas faite à partir de la perspective des salons et des académies. Dans ce texte, je voudrais demander si cette vision n’entraîne pas l’effacement du problème de la politique en général. C’est ainsi que je vais opposer les idées de Maffesoli et celles de >>> Max Weber, en indiquant les points où ils ne peuvent pas s’accorder.
La naissance de la société néotribale
Maffesoli nous donne une critique de l’hyper-organisation moderne, de l’hypertrophie des régulations, de la fiction omniprésente de l’individualisation. Cette critique concerne des théories sociologiques ainsi qu’une réalité sociale que celles-ci décrivent et construisent. Maffesoli s’oppose notamment à la vision weberienne de la modernité : Weber – par le postulat de Wertfreiheit – affirme « un type moderne de l’homme rationalisé comme la somme des habitudes stéréotypées : l’homme d’organisation » . Maffesoli fait une opposition entre ce désenchantement et le réenchantement postmoderne. Les institutions dépourvues de la magie et la sociologie scientifique sont incapables de faire face à la pression de l’irrationnel qui est une conséquence immédiate de la rationalisation.
Maffesoli a développé le concept de « la société néotribale » mais il vaut mieux parler d’une « société des néo-tribus ». Cette dernière, bien qu’elle ressemble beaucoup à ses ancêtres pré-modernes, s’est fondée sur un mode inédit de construction des relations interpersonnelles, retournant à la pure socialité processuelle.
La socialité – d’après Maffesoli – est une réinterprétation synthétique de la solidarité organique durkheimienne et de la sociabilité simmelienne. Maffesoli renverse le sens des deux types de solidarité sociale de Durkheim : le type mécanique, typique de la société moderne, s’opposant au lien organique né de la diversité, qui est caractéristique d’une société tribale. Quant à la sociabilité, celle-ci inspire Maffesoli particulièrement comme une forme primordiale de la socialisation. La nature volontaire, l’importance d’un élément proxémique, la légèreté et le plaisir – telles sont les propriétés des relations sociales selon Simmel, que Maffesoli attribue à toutes les interactions.
Le principe d’appartenance
Les communautés fondées sur une telle socialisation ont plusieurs aspects particuliers dont le premier est la viscosité de la vie tribale. Maffesoli fait valoir que la compacité exceptionnelle des néo-tribus découle du principe de l’appartenance fondée uniquement sur les propriétés qui ne peuvent pas être acquises par une action délibérée. On ne peut pas apprendre à aimer le thrash metal ou la prose de Virginia Woolf : tout simplement, un jour, il est clair que l’on ne puisse plus vivre sans eux. C’est le goût qui nous donne un billet d’entrée à la tribu des fans, vu le rôle joué par l’esthétique dans la vie tribale.
Les membres d’une tribu se reconnaissent grâce à des signes externes. On peut se contenter de la métaphore de Goffman selon lequel il s’agit là d’une conséquence de la multitude des rôles joués par les individus dans des spectacles différents. Maffesoli l’accepte, mais il va plus loin, vers l’extérieur de ce goût qui dirige les personnes vers des rôles divers. Le goût fonctionne d’une manière mécanique : il est même difficile de parler des « choix esthétiques ». À un moment, certaines choses cessent de correspondre à une certaine « forme de vie ». Mais la forme de vie wittgensteinienne n’est pas réglée a priori – une hexis est requise pour suivre les règles, celle qui est intégrée à la vie communautaire fondée sur l’émotivité et la spontanéité. Ainsi, la forme de la vie d’une tribu ferme-t-elle l’accès aux « autres ». Une tribu constitue un groupe de personnes qui se reconnaissent mutuellement par leur vêtement similaire, c’est-à-dire par l’esthétique sans implications morales ou intellectuelles immédiates. Par conséquent, Maffesoli fait valoir que l’on peut caractériser l’attitude néotribale par « l’immoralisme éthique ». L’éthique cesse de garantir la cohérence de la vie à la moderne, elle n’ordonne pas la biographie, elle ne produit pas de subjectivité individuelle. La communauté émotionelle est instable, ouverte, tout en demeurant dans une relation anomique avec la moralité reconnue.
Dominer une tribu ?
Tout mène à la conclusion que, dans une tribu, il n’y a pas de place pour la domination au sens weberien, définie comme la chance d’obéissance. Le goût, sans être systématique ni réglé, ne peut pas la garantir. Maffesoli fait une exception pour la domination charismatique, le seul type de domination fondée sur la dépendance personnelle du leader. Chez Weber, la domination charismatique dure pourtant aussi longtemps que le charisma du leader. En revanche, un charisme néotribal persiste jusqu’à ce que les membres de la tribu aient une attitude émotionnelle subjective envers le leader.
Une tribu – fermée du point de vue épistémologique et communicationnel – reste en même temps ouverte puisque l’abandon n’est pas limité. Cela résulte de l’inconstance du goût. La « chance d’obéissance », qu’a un leader tribal charismatique, est alors sûre et imprévisible à la fois. Le chef d’une tribu ne sait jamais le nombre de ses supporters, bien qu’il puisse être sûr de leur loyauté.
Dominer une société tribale ?
Si l’on constate que la catégorie de domination weberienne ne s’applique pas à une seule tribu, il nous reste à élargir le champ d’intérêt à une multitude de tribus. Par là, on reprend la question de l’identité tribale en tant que fondement de l’intégrité individuelle et sociale. Si chaque néo-tribu a sa propre forme de vie, qu’est-ce qu’était une société composée de telles néo-tribus ?
Maffesoli ne nous donne pas une réponse directe. Il utilise la métaphore du réseau pour indiquer une variété de dimensions du néo-tribalisme. Cette métaphore n’explique pas, cependant, comment un ensemble construit d’unités si périssables peut exister. Cela nous amène à la question de la dualité des règles selon lesquelles fonctionne la société néotribale.
La personne (persona) dans une tribu – au niveau micro – agit en tant que membre de la communauté émotionnelle sans dimension institutionnelle. En même temps, l’individu opère dans le domaine du macro-social dont les institutions sont « archaïquement modernes ». Le paradoxe de cette macro-société tient à ce qu’elle ne trouve pas son équivalent au niveau de l’identité individuelle. Cela présente un double obstacle : l’individu n’est plus en mesure de soutenir les institutions dont la logique lui est étrangère et ces institutions perdent leur légitimité. C’est ainsi que le tribalisme a corrompu toutes les institutions sociales . Par conséquent, la personne néotribale vit dans une sorte de commensalisme avec les institutions : sans contribuer à leur fonctionnement, elle fait usage de ce qu’elles offrent. Ce commensalisme se transforme parfois en parasitisme. Ce principe s’applique à toutes les institutions, les institutions politiques y compris.
AVOIR RAISON AVEC LOU ANDREAS-SALOMÉ par Géraldine Mosna-Savoye ( Cliquer sur l'image ) | France Culture
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Lou Andreas-Salomé, Paul Rée and Friedrich Nietzsche, 1882. |
Femme mais pas féministe, indépendante au grand cœur, philosophe du "moi" mais "pas du nous", Lou Andreas-Salomé nous laisse en héritage une pensée contradictoire de l’émancipation féminine et du désir : une pensée qui s’est incarnée au singulier mais contre toute récupération politique et égalité des sexes.
La vie humaine – ah ! La vie en elle-même – est poésie.
Inconscients, nous la vivons, jour après jour,
Étape par étape, - mais dans son intangible
Unité, elle vit, elle nous fait poésie.
Loin, bien loin de l'ancienne formule : « Faire de sa vie une œuvre d'art »,
Nous ne sommes pas notre œuvre d'art Lettre ouverte à Freud (1931)
Sait-on qu’en 1882 elle a formé, libre et à rebours de l’époque, un trio amoureux avec les philosophes Friedrich Nietzsche et Paul Rée ?
"Egérie" (Nietzsche lui doit son Ainsi parlait Zarathoustra), sait-on que Lou Andreas-Salomé a elle-même développé toute une philosophie de la vie et du Tout, philosophie qu’il serait bon de découvrir aujourd’hui ?
Les Francs-Maçons sont-ils philosophes ? | GADLU. INFO Planche 14/02/2018
Le philosophe a toujours été un penseur. Philosopher aujourd’hui, c’est réfléchir aux êtres, aux causes, aux valeurs, aux principes. Le philosophe pense et tente d’expliquer par un discours l’homme, la nature, la société et l’univers, d’où nous venons, ce que nous sommes et où nous allons. La philosophie se caractérise dès lors par sa manifestation extérieure : le discours.
La Maçonnerie est une invitation permanente à philosopher. Hervé Hasquin écrivait d’ailleurs que « la Franc-Maçonnerie est un laboratoire de pensée ».
Il est vrai que la philosophie, et donc les philosophes, créent de l’intelligibilité et tentent de donner un sens aux êtres, à la pensée, à la vie.
Cela ne métamorphose pas pour autant automatiquement les Maçons, fussent-ils de zélés laborantins, en philosophes au sens académique. Il n’y a pas de discours maçonnique, pas plus que les Francs-Maçons auraient vocation à répandre un point de vue particulier conférant tel sens à l’existence ou à l’essence.
Pour ne citer qu’eux, Platon et Pythagore furent d’exceptionnels penseurs ; Bacon au Moyen-Âge et Machiavel à la Renaissance ont posé le problème de la place de l’homme dans la cité ; Copernic et Descartes ont distingué la philosophie de la science ; Kant, Leibniz et Spinoza ont posé les questions de la morale et de la liberté ; Hegel a imaginé une approche phénoménologique originale de l’histoire ; Nietzsche a planché à sa façon sur l’échappatoire aux servitudes de l’esprit, mais, sauf exception, les Francs-maçons n’ont rien inventé en cette qualité expresse au nom de la Franc-Maçonnerie.
Ils n’ont pas revendiqué la paternité d’une pensée particulière, d’un système original ou analyse de l’univers qui révolutionnerait ou bouleverserait l’humanité, même si certains l’auraient aimé, et même si leur influence ne peut être niée dans l’avancée des valeurs humaines de la société, que ce soit sous l’angle législatif ou associatif.
Les Francs-maçons réfléchissent. La pensée maçonnique est riche d’enseignement, profonde de sens, porteuse d’un état d’esprit et empreinte de perfectibilité humaine dans la fraternité.
Si la sagesse, à laquelle se réfère la Franc-Maçonnerie, est la « sophia » des Grecs, c’est à dire, l’exercice d’un art complexe et difficile à maîtriser, à un tel point que Platon préféra parler, non pas des sages mais des amis de la sagesse, alors, il n’est pas exclu que les F\M\ soient les amis de cette sagesse.
« La Parfaite Union » à l’Orient de Namur - GLB