Chaque jour, nous vous donnons à entendre et à comprendre un grand texte de notre patrimoine littéraire. Aujourd’hui : "Alcools" de Guillaume Apollinaire, un extrait lu par Robin Renucci.
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Guillaume Apollinaire sur son divan (Paris, 1909) |
Si Apollinaire apparaît rétrospectivement comme le chantre d’une modernité poétique en ce début de XXème siècle, le poète fait appel à de nombreuses traditions.
Celles-ci puisent dans la culture européenne la plus ancienne : la mythologie antique, l’imagerie chrétienne, ou encore la poésie médiévale, comme dans la célèbre "Chanson du mal Aimé". Des traditions qui embrassent aussi le romantisme allemand ou des formes plus contemporaines, comme le symbolisme ou le futurisme, qui marquent l’écriture de Guillaume Apollinaire.
Les deux poèmes qui vont vous être présentés encadrent le recueil. "Zone" ouvre Alcools, "Vendémiaire" le referme. Loin d’être un rassemblement de textes éparpillés, l’ordre des poèmes et la construction du volume ont été pensés par l’auteur et font sens.
Commençons par "Zone", poème liminaire : A Paris, au début du siècle, on parle alors de la "Zone" pour qualifier la ceinture industrielle et populaire de la capitale qui a poussé sur les anciennes fortifications. En grec, zona signifie ceinture : le titre de ce premier poème signale aussi la circularité du texte, voire du livre dans son ensemble. Dans l’édition originale , enfin, Apollinaire écrit "Zône", avec un accent circonflexe. Peut-être avait il aussi en tête le vêtement religieux des moines orthodoxes ? Trois sens possibles pour le titre d’un poème d’ouverture , le ton est donné.
Quant à "Vendémiaire", il emprunte son titre au calendrier de la Révolution française. Le mois correspond à fin septembre-début octobre pour nous aujourd’hui, soit à la saison des "vendanges ", mot dont on entend clairement les sonorités. Alcools s’achève donc sur la saison des récoltes.
Pour lire ces extraits aujourd’hui, le comédien et directeur des Tréteaux de France Robin Renucci.
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